Magazine Bd & dessins
Pour cette première édition du Mois de l’image, l’Espace Croix-Baragnon invite deux artistes :
YZ & Matthieu FAPPANI
Réunis par une utilisation singulière de la photographie, loin de la restitution d’une part de réalité, ils usent de ce médium comme première étape d’un processus personnel.
Sur une proposition d’YZ, acteur parisien de ce Tandem 15, l’exposition s’intitule :
LA FEMME DU DERNIER ETAGE
Habitée par le désir d’inscrire dans l’espace de la galerie, les différentes strates structurant le cadre de la narration d’une histoire personnelle, YZ nous invite, avant d’entrer, à ouvrir la porte d’un immeuble d’habitation dessiné sur la façade de la galerie. Dans cet intérieur, règne en majesté l’image d’une femme, plus grande que nature, issue de l’iconographie du 19ème siècle. Le support de cette peinture est constitué de volets, allusion à l’architecture de la façade, supposition suspendue d’un autre univers à découvrir. La femme drapée, l’assemblage de bois anciens, troublent la datation de la scène, assez lointaine pour supporter une interprétation personnelle. Deux points de vue minuscules ménagés à la hauteur des yeux laissent entrevoir des fragments d’intérieur, des visions de ciel et de toits… L’élévation géographique sous-tendue par le titre révèle une progression vers l’intime, métaphore spatiale des concepts psychanalytiques, le Moi circonscrit par le Ça et le Surmoi.
Au centre, une porte nous amène plus loin encore Matthieu Fappani poursuit par là le voyage intérieur. Il convenait à ce plasticien de la photographie de se détacher complètement pour aborder les visions d’une inconscience débridée. Très loin du portrait, il se propose non pas d’illustrer mais de suggérer une succession d’états de figurations virtuelles. Dans l’espace de la galerie, YZ a dessiné les plans d’une quête spatiale vers une intimité, Matthieu Fappani s’est emparé de la dernière étape vers l’hybridation expressive du rêve. A cette fin, il mixe les techniques d’intervention numérique et plastique pour rendre compte de la complexité des représentations mentales. Cette lecture brouillée dope l’interprétation du spectateur, obligé, dans ce trouble, d’ajuster sa vue pour percevoir l’écho à ses propres figurations oniriques.