Drame à l'école cette semaine. Le Crampon s'est mangé un coin de banc, entaillant assez profondément son si joli front. M. PetiteGraine l'a emmené aux urgences, et deux points de suture plus tard, le Crampon a tout oublié.
En revanche, à l'école, l'équipe reste assez traumatisée. La faute sans doute à l'ambiance "bal de fin d'année de Carrie" (on m'a montré précisément l'étendue de la marre de sang dans le couloir).Du coup, tous les matins, j'écoute un nouveau récit de l'événement par telle ou telle personne (et je me retiens à la fin de ponctuer mes hochements de tête par un "la séance est terminée, ça fera 60euros, en liquide, merci").Ce matin, c'était le tour de la maîtresse de vider son sac.Je la sentais embarrassée sans bien comprendre pourquoi. Puis tout s'est éclairé, elle était gênée que ce soit le papa qui ait été appelé plutôt que moi. La "faute" au fichier qui ne précise pas quel numéro de téléphone dans la liste est celui de la mère. Hum. (Bruit de grincement de dents de Fyfe qui se retient fort fort de se lancer dans une beaucoup trop longue tirade féministe compte tenu du retard déjà accumulé ce matin).
Là, le coup de grâce : "non mais finalement c'était mieux que ce soit le papa, parce que nous, les mamans, nous sommes toujours un peu plus.... (*mime un évanouissement*) dans ces cas là, haha !".
C'est vrai. Après tout, tout le monde sait bien que TOUTES les "mamans" (c'est une nouvelle race) agissent et réagissent de la même manière. En l'occurrence, comme des petites choses fragiles qui s'évanouissent à la vue du sang. Alors que les papas sont si forts. Probable qu'ils aiment moins leurs enfants et que ça ne leur fait rien du tout de voir leur enfant souffrir.Et puis ce n'est pas comme si l'équipe de l'école qui a géré (parfaitement) l'événement avec point de compression, et intervention adéquate au moment de l'hypoglycémie du Crampon était 100% féminine. Ou comme si la plupart des femmes qui composent la dite race des "mamans" n'avait pas accouché. Genre le truc le plus fort en émotion et en douleur que la plupart des gens ne connaîtront jamais.Ah ben si en fait.
Soupir.
Finalement, je n'étais même pas fâchée. Juste triste, que les femmes soient aussi facilement leurs propres ennemies.