Les genêts forment mille petits soleils dans la garrigue. Le thym est en fleurs, gai et fragile. Les rochers suintent. Le ciel est haut. Les lézards verts et bleus paressent sous les rayons. Ils oublient les rapaces qui les guettent.
Les couleurs l'éblouissent. Elle pense : il ne verra pas l'été. Les larmes coulent lentement sur ses joues sèches. Elle marche, elle grimpe. Elle pense à son corps froid, à sa peau tirée, aux émeraudes sur son visage. Elle voudrait se glisser dans son cercueil pour le réveiller. Pour qu'il ait moins froid. Pour qu'il soit moins seul.
Dans les jardins de Paris, elle cueillera des fleurs. Elle soulèvera la pierre tombale, elle s'introduira dans le caveau. Avec les dents, elle brisera les sceaux. Et puis, elle s'allongera à ses côtés et les fleurs volées parfumeront son corps.
Dans un dernier soupir, elle lui donnera l'été, la lumière et la vie.