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La jeune fille folle de son ame

Publié le 11 octobre 2013 par Naira
LA JEUNE FILLE FOLLE DE SON AME
Du 08/10/13 AU 26/10/13 au Théâtre Marni (http://www.rideaudebruxelles.be)

Texte de : Fernand Crommelynck

Mise en scène : Michael Delaunoy

Avec : Anne-Claire, Lucile Choquet, Damien De Dobbeleer, Steve Driesen, Céline Estenne, Laura Fautré, Noémi Knecht, Arthur Marbaix, François Oguet, Anaïs Pellin, Grégoire Renquin, Charlotte Villalonga

Tarifs : de 11€ à 21€ (Adulte)

Durée du spectacle : 2h30 min

«Un château au milieu d’un parc, en automne, à la tombée du jour. À l’extérieur, une chasse à courre. A l’intérieur, enfermé dans une chambre, un jeune couple : Carine et Frédéric. Leur « nuit » de noces dure depuis vingt-quatre heures. Une nuit de noces à la hauteur de l’interminable séparation qui avait jusque-là empêché leur union. Cinq longues années que Carine aura passées dans un couvent, ne rencontrant Frédéric que clandestinement, en « faisant le mur ». Pourquoi la mère de Carine l’a-t-elle contrainte à cette séparation ? La porte de la chambre s’ouvre enfin. Frédéric s’absente une heure pour rendre visite à sa mère malade. Le Chasseur, propriétaire du château et oncle de Carine, met alors en place avec les invités un étrange bal masqué qui permettra aux couples de se mêler, de s’inter changer au gré de leur fantaisie dans un jeu anonyme. Quel rôle Frédéric et Carine, la jeune fille folle de son âme, seront-ils invités à jouer dans ce jeu dangereux ? Leur amour absolu y survivra-t-il ?»

Réunissant une troupe d'une douzaine d'acteurs, Michael Delaunoy met à jour dans une mise en scène musclée et dynamique ce chef-d'œuvre méconnu de Fernand Crommelynck. Dans une langue tantôt lyrique, tantôt prosaïque, le grand dramaturge franco-belge scrute sans détour les désirs, les pulsions, les abymes du corps et du cœur. La jeune fille folle de son âme, tout à la fois conte et récit d'initiation, confronte un groupe de jeunes gens, à peine sortis de l’adolescence, découvrant le désir, la sexualité, l’amour, à des êtres mûrs cherchant à reconquérir ce désir, dont ils ont perdu à tout jamais la fraîcheur, le caractère de première fois. La promiscuité de la chambre des nouveaux mariés, Frédéric et Carine, qui occupe l’espace scénique, excite les imaginations et exacerbe le désir de chacun des convives : découverte joyeuse de la sexualité, pulsions homosexuelles non assumées, passion destructrice, voyeurisme, masochisme. Pourtant apparemment heureux au lendemain de leur noce, Frédéric et Carine vont se voir confrontés à des questionnements profonds, touchant à la fois au corps, et à l’imaginaire des amants.

LA JEUNE FILLE FOLLE DE SON AME
Que faire de mon corps et du désir qui l’habite ? C’est la question que pose Michael Delaunoy, au travers d’une mise en scène nerveuse où les corps vont, viennent, courent, roulent, explosent. L’opposition permanente de groupes de personnages, tant dans l’occupation de l’espace scénique, que dans les costumes (le rouge et le blanc, le noir et l’argenté), appuyé sur le texte, fluide et envoutant, est habilement utilisée pour créer une tension, une électricité palpable. Magnifiquement porté par une troupe d’acteurs tous excellents, notamment la prestation de Damien de Dobbeleer, particulièrement émouvante, de Steve Driessen, toute en nuance et perfidie, ou encore de Lucile Choquet, excellente dans le rôle de servante vicieuse et voyeuse, la pièce de Crommelynck bouleverse par le flot de sentiments qu’elle provoque. Le final dansé, languissant et mélancolique, est tout simplement sublime, et vient clôturer en apothéose ces 2h30 de spectacle éprouvant et intense.

Dans sa note d’intention, Michael Delaunoy explique qu’il lui a semblé intéressant de représenter cette pièce, datant de la fin des années 20, à notre époque, marquée par une exacerbation à tout crin - des tabous religieux aux pratiques culturelles en passant par le consumérisme effréné. Cette jeune fille folle de son âme, malade de pureté et d’exclusivité, qui finalement perd de vue l’essence même de son amour, peut en effet être vue comme un parangon des excès aveugles de notre époque… Souhaitons-nous une fin différente !

Pour plus d’information : http://www.rideaudebruxelles.be

Marion
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