Accorder sa confiance est probablement une des attitudes les plus complexes qui soit. Premier postulat : se faire confiance à soi, ce qui peut s’avérer être la vaine quête de toute son existence et même avec l’aide d’un thérapeute.
Et puis, il y a la confiance en les autres, son entourage proche, qui peut être toute relative…. Et celle que l’on donne indirectement mais certainement aux acteurs de notre quotidien : chauffeur de bus, maîtresse d’école, maire, voisin à qui l’on prête sa tondeuse à gazon…
Et puis, en tant que parent, se pose la question de la confiance à ses enfants, ce qui constitue un long apprentissage mutuel parsemé de doutes, de culpabilité, d’hésitations, de petites trahisons mais de grande fierté aussi.
Exemple. J’ai, pour la première fois, la semaine dernière, confié à mon fils de 11 ans les clés de la maison avec cette responsabilité importante : fermer la porte et être capable de la rouvrir seul sans trembler lorsqu’il sera rentré du collège.
Je sais, ça a l’air bête comme chou et cela vous donne peut-être l’impression que je suis paranoïaque ou sur-protecteur – au passage, j’assume (le côté protecteur seulement) -, mais ce fut pour moi un événement très spécial.
Par comparaison, je crois me souvenir que mes parents m’avaient confié la clé sans aucun souci dès que j’ai eu 6 ans donc je n’ai pas de précédent négatif sur ce point.
Alors : tout s’est bien passé et je sais que je peux faire confiance à mon petit homme raisonnable et concentré sur ses actes.
Je sais aussi, que, dans quelques mois, cet événement me semblera tout à fait banal, comme ayant toujours existé, et qu’encore plus tard, sans imaginer faire autrement, je me réjouirai de cette confiance qui se sera installée entre nous.
Mais je ne pourrai pas complètement chasser de mon esprit cette première fois, cette sorte de rite de passage, cette ouverture, et d’ailleurs, aujourd’hui, je lui laisse à nouveau la clé…
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