Commentaire sur un livre : Le Concile Vatican II

Publié le 22 octobre 2013 par Numero712 @No_712

Voici une somme de travaux assez considérable ; on dit qu’il y a eu une plus grande production de texte à l’occasion du deuxième Concile du Vatican qu’à l’occasion de l’ensemble des autres conciles œcuméniques de l’Histoire.

Nombreux sont également les avis qui insistent sur le côté « novateur » de ce Concile. Pour ma part, ayant fait mon catéchisme après le Concile, j’ai grandi dan cette Eglise là. Donc ces textes me semblent tout à fait « cohérents » avec cette Eglise qui est mienne, dans laquelle j’ai grandie. . C’est peut-être là d’ailleurs un de mes « regrets » à la lecture de ces textes ; de ne finalement pas tellement (pas du tout ?) percevoir ce qu’ils ont pu apporter comme changement. Ils me semblent simplement donnés, offerts, comme une occasion de remise à niveau de ce que j’ai appris ou simplement ressenti dans ma vie de chrétien.

J’ai lu l’intégrale à l’occasion du cinquantième anniversaire de Vatican II et de l’année de la Foi. Dans notre paroisse, nous avons eu quelques conférences durant cette année sur le Concile. Alors, comme pour le Catéchisme de l’Eglise catholique, je me suis dit que j’allais lire cet ensemble de textes fondateurs. Nous voici à la fin de cette année de la Foi ; voici venu pour moi le temps de publier ce billet sur cette lecture.

Pour ce billet, je ne vais pas me lancer dans un exposé ou une analyse critique. Nombreux sont les spécialistes qui le feraient bien mieux que moi. Je vais donc essayer d’isoler une phrase pour chacun des 16 textes du Concile et dire quelques mots sur ce que cela évoque pour moi. Comme une rêverie ou une « introspection » sur ce texte.

Dei Verbum

Constitution dogmatique sur la révélation divine.

Pour composer ces livres sacrés, Dieu a choisi des hommes auxquels il a eu recours dans le plein usage de leurs facultés et de leurs moyens, pour que, lui-même agissant en eux et par eux, ils missent par écrit, en vrais auteurs, tout ce qui était conforme à son désir, et cela seulement. (n°11)

Dans ce court texte, une véritable invitation à la lecture de la Bible. Ces textes sont écrits par des générations successives d’auteurs qui ont utilisés leurs mots et leurs connaissances de leur époque pour composer ces textes. Au-delà de la seule inspiration de l’Esprit Saint, la grandeur de la Bible est aussi un hymne à l’intelligence et à la culture de ceux qui ont composés ces textes.

Qui d’autres que des Hommes, témoins de la Bonne Nouvelle pouvaient nous donner ces mots.

A l’image de ces témoins des origines, qui ont écrits la Bible, ce texte m’appelle à être à mon tour un témoin vivant de la Bonne Nouvelle de Dieu. Rendre compte avec mes mots et mes geste d’une vérité qui me dépasse et me transcende, mais d’une vérité humble, tellement humble qu’elle a besoin de moi, que j’en suis co-responsable à mon tour. Une foi à transmettre.

Lumen Gentium

Constitution dogmatique sur l’Eglise

Les baptisés, en effet, par la régénération et l’onction du Saint-Esprit, sont consacrés pour être une demeure spirituelle et un sacerdoce saint, de façon à offrir, par toutes les activités du chrétien, autant d’hosties spirituelles, en proclamant les merveilles de celui qui, des ténèbres, les a appelés à son admirable lumière (cf. 1 P 2, 4-10). C’est pourquoi tous les disciples du Christ, persévérant dans la prière et la louange de Dieu (cf. Ac 2, 42-47), doivent s’offrir en victimes vivantes, saintes, agréables à Dieu (cf. Rm 12, 1), porter témoignage du Christ sur toute la surface de la terre, et rendre raison, sur toute requête, de l’espérance qui est en eux d’une vie éternelle (cf. 1 P 3, 15). (n°10)

Comment offrir ma vie au Père comme action de grâce à l’offrande du Christ qui nous a sauvé, une fois pour toute ? Comment faire de ma vie ce don de moi même ?

Cette question est une véritablement un appel, un cri dans ma prière. Seigneur, donne moi de savoir te servir, de savoir être un ouvrier à ta vigne !

Sacrosanctum Concilium

Constitution sur la sainte liturgie

Aussi l’Église se soucie-t-elle d’obtenir que les fidèles n’assistent pas à ce mystère de la foi comme des spectateurs étrangers et muets, mais que, le comprenant bien dans ses rites et ses prières, ils participent de façon consciente, pieuse et active à l’action sacrée, soient formés par la Parole de Dieu, se restaurent à la table du Corps du Seigneur, rendent grâces à Dieu ; qu’offrant la victime sans tache, non seulement par les mains du prêtre, mais aussi en union avec lui, ils apprennent à s’offrir eux-mêmes et, de jour en jour, soient consommés, par la médiation du Christ, dans l’unité avec Dieu et entre eux pour que, finalement, Dieu soit tout en tous.  (n°48)

Il y a dans cet extrait un écho à l’extrait précédent. Par la participation au sacrifice eucharistique, dans la prière, dans l’offrande de notre vie (travail, joies, peines…) nous soyons toujours plus en communion avec l’unique sacrifice du Christ sur le bois de la Croix.

Tout le mystère d’être chrétien au quotidien se trouve condensé dans la présence autour de la table eucharistique !

Gaudium et Spes

Constitution pastorale sur l’Eglise dans le monde de ce temps

Aucune ambition terrestre ne pousse l’Église ; elle ne vise qu’un seul but : continuer, sous l’impulsion de l’Esprit consolateur, l’œuvre même du Christ, venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité, pour sauver, non pour condamner, pour servir, non pour être servi. (n°3)

Dieu, qui veille paternellement sur tous, a voulu que tous les hommes constituent une seule famille et se traitent mutuellement comme des frères. […] À cause de cela, l’amour de Dieu et du prochain est le premier et le plus grand commandement. […] La charité est donc la loi dans sa plénitude. […] [Le] Seigneur […] ouvre des perspectives inaccessibles à la raison et il nous suggère qu’il y a une certaine ressemblance entre l’union des personnes divines et celle des fils de Dieu dans la vérité et dans l’amour. Cette ressemblance montre bien que l’homme, seule créature sur terre que Dieu a voulue pour elle-même, ne peut pleinement se trouver que par le don désintéressé de lui-même. (n°24)

Voici donc la règle de l’activité humaine : qu’elle soit conforme au bien authentique de l’humanité, selon le dessein et la volonté de Dieu, et qu’elle permette à l’homme, considéré comme individu ou comme membre de la société, de s’épanouir selon la plénitude de sa vocation. (n°35)

Au travers de ces trois extraits je trouve qu’il y a une justification de l’action des chrétiens dans le monde : aimer et travailler à la plus grande gloire de Dieu. Il y a une véritable cohérence entre l’amour de Dieu et cette foi en lui qui éclaire notre conscience de chrétien et notre agir au quotidien. Dans chacune de nos actions nous nous devons de la soumettre au jugement de la vérité.

Que ce soit dans l’exercice de notre profession ou dans les relations interpersonnelles, nous devons chercher à ce que nos actions soient orientées vers le bien de notre prochain. Vers son développement intégral.

Quelle ambition !

Comment ne pas se sentir dépassé par une telle exigence sinon en se sachant soutenu par Dieu lui même ? C’est cela aussi l’espérance.

Gravissimum Educationis

Déclaration sur l’éducation chrétienne

À ses enfants, l’Église est donc tenue, comme Mère, d’assurer l’éducation qui inspirera toute leur vie de l’esprit du Christ ; en même temps, elle s’offre à travailler avec tous les hommes pour promouvoir la personne humaine dans sa perfection, ainsi que pour assurer le bien de la société terrestre et la construction d’un monde toujours plus humain. (n°3)

L’Eglise a ce soucis de nous aider à devenir vraiment « adultes », c’est à dire capable d’agir dans le sens du bien commun à la création « d’un monde toujours plus humain ». Alors pour que chacun d’entre nous soit ainsi capable de poser des actes qui répondent aux exigences de ma citation précédente, l’Eglise se sens concernée et veille à nous éduquer pour que nous ayons les moyens de notre ambition.

Nostra AEtate

Déclaration sur les relations de l’Eglise avec les religions non chrétiennes

L’Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère ces manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui, quoi qu’elles diffèrent sous bien des rapports de ce qu’elle-même tient et propose, cependant reflètent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes. Toutefois, elle annonce, et elle est tenue d’annoncer sans cesse, le Christ qui est « la voie, la vérité et la vie » (Jn 14, 6), dans lequel les hommes doivent trouver la plénitude de la vie religieuse et dans lequel Dieu s’est réconcilié toutes choses. Elle exhorte donc ses fils pour que, avec prudence et charité, par le dialogue et par la collaboration avec les adeptes d’autres religions, et tout en témoignant de la foi et de la vie chrétiennes, ils reconnaissent, préservent et fassent progresser les valeurs spirituelles, morales et socio-culturelles qui se trouvent en eux. (n°2)

Les voix du Seigneur sont impénétrables. Je trouve dans cet extrait un échos particulier à ma découverte il y a quelques années de sagesses orientales. Par bien des aspects de celles-ci j’avais été frappé : il me semblait qu’elles touchaient quelques vérités révélées du christianisme, parfois de manière diffuse.

Je me suis souvent demandé comment cela était possible alors que les fondamentaux culturels sont tellement différents. N’est-ce pas justement qu’il y a dans toute oeuvre de l’intelligence de l’homme la possibilité d’une approche, d’une « rencontre », avec Dieu le Père tout puissant, créateur du Ciel et de la Terre, de l’univers visible et invisible ?

Dignitatis Humanae

Déclaration sur la liberté religieuse

Je ne retiens aucun passage en particulier. Je les retiens tous. Ce texte est pour moi l’un des fondements des droits de l’homme. Si la liberté de conscience est première, la liberté religieuse l’est au moins tout autant en tant que composante de ce qui permet à la conscience de « faire son oeuvre de conscience ». Alors pour voir le texte complet : c’est ici sur le site internet du Vatican.

Ad gentes

Décret sur l’activité missionnaire de l’Eglise

Cependant, que tous le sachent, leur premier et leur plus important devoir pour la diffusion de la foi, c’est de vivre profondément leur vie chrétienne. (n°36)

Voilà qui nous rappelle à un peu d’humilité et d’auto-critique. Dans un document sur l’activité missionnaire se rappel à l’exigence évangélique au quotidien est une admonestation sérieuse. Oui, le premier souci qui doit être mien devrait être de vivre l’évangile, d’avoir une vie ordonnée à la vérité révélée…

Cette citation comme un rappel à l’ordre, comme une invitation à un examen de conscience ; le décalogue et les béatitudes sont ils le mètre étalon de mon action au quotidien ? Suis-je bien en phase avec le Christ dans mes actes au quotidien pour être digne de la mission qu’Il veut me confier d’annoncer Son nom à toutes les nations ? Il faut être lucide et répondre négativement. Mais je sais que Son amour est plus fort que ma faiblesse et qu’avec Son aide je peux vivre sans cesse un peu mieux, un peu plus « profondément » ma vie chrétienne. C’est cela aussi l’espérance ; cette foi de se savoir épaulé par le Christ lui-même pour travailler à sa vigne.

Presbyterorum ordinis

Décret sur le ministère et la vie des prêtres

Ici je retiens comme un dialogue ou une réponse, deux extraits :

[…] il s’agit pour eux d’enseigner, non pas leur propre sagesse, mais la Parole de Dieu, et d’inviter tous les hommes avec insistance à la conversion et à la sainteté. (n°4)

Mais, de leur côté, les fidèles doivent être conscients de leurs devoirs envers les prêtres, entourer d’un amour filial ceux qui sont leurs pasteurs et leurs pères, partager leurs soucis, les aider autant que possible par leur prière et leur action : ainsi les prêtres seront mieux en mesure de surmonter les difficultés et d’accomplir leur tâche avec fruit. (n°9)

Au don d’eux même pour nous conduire à la sainteté, à ce don d’eux même par amour pour chacun d’entre nous avant même de nous connaître doit répondre notre amour filial envers nos prêtres.

Si du point de vue du fidèle, on se dit que c’est bien normal que les prêtes nous aiment puisqu’ils sont prêtres (sic), nous devons aussi renverser les termes de notre assertions. C’est bien normal que nous aimions nos prêtres puisqu’ils sont prêtres. N’est-ce pas là la base du commandement de nous aimer les uns les autres ?

Apostolicam actuositatem

Décret sur l’apostolat des laïcs

À une époque où se posent des questions nouvelles et où se répandent de très graves erreurs tendant à ruiner radicalement la religion, l’ordre moral et la société humaine elle-même, le Concile exhorte instamment les laïcs, chacun suivant ses talents et sa formation doctrinale, à prendre une part plus active selon l’esprit de l’Église, dans l’approfondissement et la défense des principes chrétiens comme dans leur application adaptée aux problèmes de notre temps. (n°6)

Cette invitation résonne particulièrement en moi compte tenu d’une impression d’une véritable mission qui est donnée aux baptisés et aux confirmés de confesser la Bonne Nouvelle du Christ Ressuscité, cela me renvoie in concreto à notre responsabilité pratique et quotidienne.

Comment être à la hauteur de la tâche qui nous est confiée ?

Force est de constatée que bon nombre de nos compatriotes catholique on une culture religieuse embryonnaire, limité à ce que nous avons appris au catéchisme. Quelle pertinence donner à cette formation ? En France le catéchisme s’arrête à la fin de la classe de 6ème. On commence à peine à apprendre la physique, la chimie et la biologie. Comment se donner les moyens d’interroger notre monde moderne armé d’un bagage scientifique balbutiant ? Quelle critique avoir de la Bible, du Nouveau Testament avec ce matériel scolaire là ? Comment aborder les questions de justice sociale lorsque l’on a arrêté le catéchisme sans avoir eu la moindre notion d’un enseignement d’économie, de sociologie ou même de philosophie ?

Il y a un profond décalage entre l’acquisition de connaissances « scolaires » et de connaissances « religieuses » telles qu’elles nous sont transmis au travers du catéchisme.

Oui, il y a bien l’aumônerie, me direz-vous…

Et pourtant ce Décret du Concile nous rappelle à quel point la formation est importante. En effet il nous apprend qu’il « faut apprendre graduellement et prudemment […] à voir toutes choses, à juger, à agir à la lumière de la foi, à se former et à se perfectionner […]. Cette formation est sans cesse à perfectionner à cause du développement progressif de la personne humaine et de l’évolution même des problèmes » (n°29). En effet, pour être prêt à remplir notre fonction missionnaire « d’évangélisation et de sanctification, les laïcs doivent être spécialement préparés à engager le dialogue avec les autres, croyants ou non-croyants, afin de manifester à tous le message du Christ. Mais comme en notre temps le matérialisme sous des formes diverses se répand un peu partout, même parmi les catholiques, il est nécessaire que les laïcs non seulement étudient avec soin la doctrine, particulièrement les points remis en cause, mais qu’en face de toute forme de matérialisme ils donnent le témoignage d’une vie évangélique. » (n°31)

Ces éléments « enfoncent le clou » sur la nécessité de se former continuellement au fur et à mesure que nous « nous formons » aux autres disciplines et que nous vivons de nouvelles expériences dans notre vie. Comment pourrions nous concevoir de n’avoir aucune autre formation que celle de notre entrée au collège pour faire face au monde dans lequel nous vivons ? Il en va de même de la formation chrétienne. Il est important de la faire grandir au même rythme que notre esprit critique dans les autres disciplines.

Optatam totius Ecclesiae renovationem

Décret sur la formation des prêtres

Ils apprendront à chercher à la lumière de la Révélation la solution des problèmes humains, à appliquer ces vérités éternelles à la condition changeante des réalités humaines, et à les communiquer de façon adaptée aux hommes de leur temps. (n°16)

Au-delà de la vision du prêtre comme « représentant » du Christ, ce paragraphe met en exergue la fonction d’enseignement du prêtre. Je trouve qu’il est très beau de le présenter ainsi comme médiateur ; c’est lui qui va chercher la solution aux problèmes humains à l’aide de « la lumière de la révélation ». Il est une aide pour chacun d’entre nous, celui qui nous accompagne dans les réalités contemporaines de notre vie terrestre. Il est médiateur dans le sens où, enraciné comme nous dans notre monde, il a aussi le cœur tourné vers le royaume de Dieu pour y trouver des orientations, des chemins qu’il nous propose pour vivre au quotidien dans l’amour que Dieu veut pour nous.

Perfectae Caritate

Décret sur la rénovation et l’adaptation de le vie religieuse

Le saint Concile tient en grande estime leur genre de vie chaste, pauvre et obéissant, dont le Christ seigneur lui-même est le modèle, et il met un ferme espoir dans la fécondité de leurs œuvres, obscures et connues. Que tous les religieux donc, par l’intégrité de leur foi, leur charité envers Dieu et le prochain, l’amour de la Croix et l’espérance de la gloire future, répandent la bonne nouvelle du Christ dans l’univers entier, pour que leur témoignage soit visible à tous et que notre Père qui est aux cieux soit glorifié (cf. Mt 5, 16). Ainsi, par l’intercession de la très douce Vierge Marie, Mère de Dieu « dont la vie est pour tous une règle de conduite », ils connaîtront de continuels accroissements et porteront des fruits de salut toujours plus abondants. (n°25)

Le choix de cette citation pour la beauté du texte qui me semble rendre compte de la beauté du témoignage évangélique que nous délivrent les religieux et les religieuses. Leur vie donnée au bon Dieu est signe de son amour pour nous ; il s’agit d’un signe « en creux » de l’amour de Dieu en ce sens que ce qui est visible pour nous est leur réponse à cet amour qui vient de Dieu et qui est premier.

Comme en physique où il est possible d’observer un phénomène par les réactions qu’il produit, l’amour de Dieu pour nous se donne aussi à voir dans la réponse à cet amour que ces hommes et ces femmes font en se donnant eux-mêmes.

Christus Dominus

Décret sur la charge pastorale des évêques dans l’Eglise

Aussi, par l’Esprit Saint qui leur a été donné, les évêques ont-ils été constitués de vrais et authentiques maîtres de la foi, pontifes et pasteurs. (n°2)

Cette phrase, je la cite comme un rappel du rôle des évêques comme étant les « chefs » de l’Eglise universelle. Pasteurs, ils ont pour mission de conduire le peuple de Dieu avec amour… comme un berger connaît ses brebis.

Unitatis redintegratio

Décret sur l’œcuménisme

Et pourtant plusieurs communions chrétiennes se présentent aux hommes comme le véritable héritage de Jésus Christ. […] Il est certain qu’une telle division s’oppose ouvertement à la volonté du Christ. Elle est pour le monde un objet de scandale et elle fait obstacle à la plus sainte des causes : la prédication de l’Évangile à toute créature. (n°1)

Ce texte me fait penser à la grande prière sacerdotale que l’on trouve avant le récit de la Passion dans l’évangile selon St Jean. « Que tous soient un ». Un appel à l’unité. Si l’Eglise est le corps mystique du Christ, prions pour que ce corps ne soit pas « démembré » mais qu’il soit bien un corps plein de vigueur.

La division qui peut exister entre les chrétiens est un contre-témoignage de la Paix et de l’unité que nous confessons. Il y a déjà les « péchés » commis par certains membres de l’Eglise et qui sont récupérés comme autant de prétexte à condamner l’Eglise et, par voie de conséquence la Bonne Nouvelle qu’elle est sensée proclamer (pédophilie, combines diverses dans la gestion financière…). Au-delà de ceux-ci, la division entre les chrétiens, agit également comme un véritable repoussoir à l’annonce de la Bonne Nouvelle.

Au-delà du seul œcuménisme, ce texte m’interpelle quant à la fraternité qui peut nous unir, au sein même de l’Eglise catholique. Je pense aux divisions qu’il peut y avoir entre différentes sensibilités : les plus traditionalistes (sans être séparés pour autant de la communion apostolique) face aux plus progressistes, les chrétiens de droites face aux catho de gauche, la génération conciliaire face aux « nouveaux enfants du siècle » (pour reprendre le titre d’un beau livre coécrit par Natalia Trouiller et Joël Sprung)… bref, autant de façon de vivre ou de « sentir » notre foi qui parfois peuvent entraîner des débats passionnés entre nous ou, pire encore, des animosités, des tensions, des haines… Il faut aussi savoir nous réconcilier entre nous catholiques, au quotidien, dans le partage de la vie de nos paroisses… c’est aussi un premier pas vers l’œcuménisme.

Comment être crédible sur les sujets de sociétés sur lesquels nous pouvons apporter des messages de paix et d’amour, d’accueil du prochain (Syrie, Roms, Lampedusa, famille, justice sociale…) si nous ne savons même pas nous comporter comme des frères entre nous ?

Orientalium ecclesiarum

Décret sur les églises orientales catholiques

Mais en attendant, tous les chrétiens d’Orient et d’Occident sont invités avec insistance à offrir à Dieu des prières ferventes, assidues, voire quotidiennes, pour que, avec le secours de la Très Sainte Mère de Dieu, tous ne fassent qu’un.  (n°30)

Cette belle invitation à la prière se passe de commentaire. J’ai envie de la faire mienne et de prier pour cette unité que veut le Christ.

Inter mirifica

Décret sur les moyens de communication sociale

Cependant le bon exercice de ce droit requiert que la communication soit, quant à l’objet, toujours véridique et – dans le respect des exigences de la justice et de la charité – complète ; qu’elle soit, quant au mode, honnête et convenable, c’est-à-dire que, dans l’acquisition et dans la diffusion des nouvelles, elle observe absolument les lois morales, les droits et la dignité de l’homme. Car toute connaissance n’est pas profitable ; « par contre la charité édifie » (1 Co 8, 1). (n°5)

Belle exigence de vérité.

Pour conclure ce billet, ce texte m’invite personnellement à chercher à avoir une « production » pour mon blog qui cherche à « respecter les exigences de la justice et de la charité ». Ce texte m’invite donc à un « examen de conscience » : qu’il me soit donné lorsque j’écris un billet de ne pas chercher un éphémère « succès éditorial » (un bien grand mot pour mon modeste blog), mais que mes paroles soient justes, qu’elles cherchent à apporter quelque chose de bon et de constructif ; que mes propos cherchent à servir le bien de mon locuteur.

Broché: 650 pages
Editeur : Editions Artège (2 avril 2012)
Langue : Français
ISBN-10: 2360400770
ISBN-13: 978-2360400775
Dimensions du produit: 17,8 x 12,4 x 4,4 cm