Agnès boucher - alma mahler, naissance d'une ogresse

Publié le 24 octobre 2013 par Naira
Adorée des uns, méprisée des autres, Alma est de celles qui divisent l’opinion publique. Connue pour son goût de l’indépendance, cette jeune Viennoise méprise le commun des mortels. Elle ne s’éprend que de l’excellence artistique de son temps.
Muse désirée du célèbre peintre Klimt, elle épouse le compositeur Gustav Mahler de 19 ans son aîné. Les aspirations artistiques d’Alma sont noyées par son mariage avec Gustav.
Alma la morte retrouve néanmoins sa joie de vivre dans une relation extraconjugale avec l’architecte Walter Gropius qu’elle épousera quelques années plus tard, après le décès de Gustav. Alma déchaîne quotidiennement des passions amoureuses auprès de ses contemporains. En 1920, elle divorce de Walter et épouse le poète et dramaturge Franz Werfel.

Agnès Boucher nous fait le récit de la vie d’Alma Mahler « séductrice, voire une prédatrice ». La veuve Mahler, devenue « un mythe apparemment inattaquable et immuable », se livre dans l’interprétation qu’en donne Agnès Boucher.
La plume de l’auteur a le mérite de présenter au lecteur un aspect peu pris en compte du personnage. La réputation de la veuve Mahler la précède : elle incarne un monstre destructeur pour nombre de ses contemporains.
Grâce au récit d’Agnès Boucher, Alma, malgré ses personnalités multiples et contradictoires, livre quelques-unes de ses illusions perdues, de ses épreuves, et de ses doutes.
Agnès Boucher n’a cependant pas pris le parti d’édulcorer son récit pour humaniser davantage son personnage. Avant de la condamner, Agnès Boucher nous pousse à nous interroger sur la vraie nature d’Alma Mahler et sur le contexte historique et sociologique qui l’entourait.
Alma Mahler est-elle une de ces conquérantes intrépides menaçant la société machiste du début du 20ème siècle ? Était-elle un monstre destructeur, égoïste, se complaisant dans l’anéantissement de ses soupirants et compagnons ? Au lecteur d’interpréter le récit d’Agnès Boucher !
Éditions L’Harmattan, 2013
A.R.
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