Magazine Journal intime

Ça sent la volaille !

Publié le 05 mai 2008 par Anaïs Valente

Pour un concours organisé par le blog crêpe georgette, avec BeautyLounge (cf bannière, il fallait illustrer cette image, là, en bas.  Vous imaginez combien ça m'a inspirée, moi qui aime replonger à l'occasion dans mon passé.  Voici donc le résultat, vous pouvez, dès ce 6 mai, lire tous les textes et voter sur le blog.

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L’autre jour, en me promenant, j’ai senti une odeur me chatouiller les narines.  Une odeur tellement particulière.  Une odeur familière, dans un quartier dont j’ignore pourtant tout.
Une odeur de pintadeau.
Le pintadeau de mon enfance.  Bien doré.  Bien tendre également.  Plein de champignons.  Avec un tas d’oignons rissolés.  Et une sauce.  A dévorer avec des frites ou des pommes de terre.
Et me voilà transportée dans la cuisine antique de bon-papa et bonne-maman.
Une bouffée de nostalgie m'a sauté au visage.  Une bouffé d’odeurs, aussi. 
La truite aux amandes, dont je mangeais d’abord les joues.  Les joues, c’est le meilleur de la truite.  Et si elle est saumonée, c’est encore plus mieux.
La grosse soupe avec plein de légumes, et un morceau de couenne de cochon dedans.  Plein de poils, la couenne.  Ben oui, le cochon ça a des poils.  J’aimais pas les poils.  Mais keske j’aimais cette couenne.
Pour rester dans les cochonnailles, le petit lard du nouvel an, fabriqué spécialement pour l’occasion.  A dévorer avec des carottes râpées.  Et du pâté.  Maison, lui aussi.  Un rituel immuable.  Qui se terminait immanquablement par des cerises macérées dans l’alcool.  Des myrtilles aussi, parfois.
Et le roastbeef.  Aaaah, le roastbeef.  Inégalable.  Tout simplement.
Y’avait aussi les poulets, ramenées du marché, tuées immédiatement et plumées par bibi.  Ça puait.  Mais ça puait.  Puis c’était si bon.
Le lapin aussi, déjà évoqué dans ces colonnes.  Le lapin avec lequel je jouais le mercredi.  Que je mangeais le dimanche.  On se disputait les abats.  Trop bons, les abats.
Puis y’avait les desserts.  Le biscuit roulé à la confiture.  La tarte au sucre ou à la cassonade. 
Et les expériences inédites : tenter de faire des galettes avec un minimum de beurre, un minimum de sucre, un minimum d’œufs.  Ça donnait des briques.  Alors je mangeais la pâte crue, j’avais droit à une grosse cuiller. La tarte au sucre avec un minimum de sucre, c’était pas super non plus, mais quel souvenir.
Le choco-mousse, à dévorer bien frais sur une tartine moelleuse.  J’ai la recette, pour perpétuer la tradition.  Je suis parvenue à le réussir, une fois.  A le rater, cinq fois.
Et les madeleines, aaaargh, les madeleines fraîches, encore chaudes.  A engloutir.  Une dans chaque joue, à la manière du hamster.
Puis y’avait la tarte aux fraises décongelées.  Infecte.  Des fraises molles et mouillées, qui faisaient se désagréger le gâteau.  Je feignais de n’avoir plus faim.  Pour ne pas les peiner.
Tous ces souvenirs se sont engloutis dans ma tête ce jour là.  A cause d’une odeur de pintadeau.  Grâce à une odeur de pintadeau.
J’ai faim. 
 
crepe


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