Bonjour Lili.
Comment vas-tu ? Comment va Kiri ? Tu as vu, j'ai tenu ma promesse. Je t'ai envoyé un cadeau à ton anniversaire. Cette fois, je n'ai pas oublié. C'est important les promesses, ma fille. Ne fais pas ça à la légère. Mais tu sais, ce n'est pas parce que j'oublie parfois quelques dates que je t'oublie toi. Je sais que tu t'attends à ce que je te dise ça. Ne pense pas que j'essaye de me rattraper. Ce n'est pas le cas. Je suis en faute, mon Ange, oui. Et j'accepte que tu m'en veuilles, c'est tout à fait normal. Mais tu comprendras plus tard, que cela est contre ma volonté.
Tu sais, je ne suis pas méchant. Je sais que tu le dis souvent à Maman. Mais ce n'est pas aussi simple, ma chérie. Nous ne faisons pas toujours ce que l'on veut. Nous ne sommes pas totalement maître de notre vie. Nous devons vivre avec ce qui nous entoure. Ce qui englobe ses avantages comme ses inconvénients. Parfois, il est nécessaire de tenir certaines choses. Cela s'impose, et tu dois t'y soumettre. Je ne suis pas égoïste, mon ange. C'est bien pour cette raison que je ne suis pas près de toi. Si je l'étais, tu serais encore plus malheureuse qu'aujourd'hui. Mais je sais que tu ne peux pas comprendre. Et je te pardonne, sache le. Tu es encore trop jeune. La vie semble encore belle à ton âge. Je suis au courant que tu dis souvent que la vie est injuste. C'est vrai ma fille, on peut penser qu'elle l'est parfois. Mais il faut s'y résoudre. Si cela se passe comme ça, alors il faut l'accepter. Tu ne peux pas te battre contre ton destin. Tu ne le choisis pas. Tu ne choisis pas les évènements extérieurs qui peuvent te tomber dessus. Vivre, c'est prendre le risque. J'ai choisi de le prendre. Je n'ai pas eu de chance. Mais pense ma Lili que si cela tombe sur moi, alors quelqu'un à ma place sera heureux et en bonne santé. Apprends à relativiser, ma fille. Je te le demande, c'est important. Nous ne le faisons pas assez. J'ai conscience que tout ce que je te dis là ne te dis finalement pas grand chose... Garde cette lettre précieusement, range la dans la boîte que je t'ai offerte s'il te plait, ma chérie. Ne pense pas que j'essaye de rattraper l'éducation que je ne peux pas t'apporter. C'est uniquement une quête de ton père. Seulement un souhait. Comme lorsque tu te caches, et que tu murmures aux oreilles de Kiri pour les lui partager, ceux que tu lui confies le soir avant de te coucher. J'aurais aimé être à sa place tu sais. J'aurais aimé cultiver une aussi belle complicité. J'aurais aimé que tu me fasses confiance. Ce n'est pas Maman qui m'en a parlé, je le sais car je te connais ma fille. Même si tu peux penser le contraire. Même si tu crois que je ne suis pas là, tu te trompes ma Lili.
Tu me manques ma fille, et je t'aime. Même si je ne t'écris pas souvent, ce n'est pas pour autant que ton père ne t'aime pas n'est ce pas ? J'espère que tu le sais. J'espère que tu ne m'en veux pas. Tu comprendras quand tu seras plus grande mon ange. Je t'entends déjà rouspéter de devoir attendre. Ne fais pas ta tête de mule ma Lili. C'est pour ton bien que je fais tout ça.
J'espère que je serais là quand tu comprendras tout ça... et que tu me pardonneras. Mais même si je ne le suis pas, le principal c'est que tu le saches.
Je t'aime.
Ton père.
# Sïana. ©