ENTRE LES ORTIES ET LE SUREAU
Ô bonheur
L’air fluide et tendre cède plus mollement que l’eau
La grenouille confie ses clameurs aux rochers lisses du
maquis
À l’appétissante bouillie au bassin vert miroitant
Zone marécageuse entre le souffle et les roseaux
Le silence respire et j’expire immobile et sanguine comme
le drapé du rêve
Je retiens mon souffle et c’est le calme
Calme la vague émue
Calme le sable le ciel et l’introuvable tortue
Calme le cri qui ne s’élèvera plus
Sois heureuse car la nuit repose dans le courant qui tire
vers le large
Et l’éléphant blanc ouvre la porte qui donne sur la baie
Et blêmit car ici même le vent sait attendre
Ochinèse, 1963
Joyce Mansour, « L’heure érogène », Carré Blanc, Le Soleil Noir, 1965, page 66.
JOYCE MANSOUR
Man Ray, Joyce Mansour, vers 1950
Source
■ Joyce Mansour
sur Terres de femmes ▼
→ Une femme créait le soleil (poème extrait de Cris)
→ 25 juillet 1928 | Naissance de Joyce Mansour (notice bio-bibliographique + une note de lecture d’André Pieyre de Mandiargues sur le recueil Cris et un extrait de Histoires Nocives)
→ (dans la galerie Visages de femmes) le Portrait de Joyce Mansour (+ un poème extrait du recueil Rapaces)
■ Voir | écouter aussi ▼
→ (sur Arcane 17 de Fabrice Pascaud) une émission de France Culture : Poésie sur parole d’André Velter, consacrée à Joyce Mansour (première diffusion : 4 septembre 2005)
→ (sur Esprits Nomades) « Joyce Mansour, L’ange blasphémateur de la nuit et du sexe » (une page consacrée à Joyce Mansour)
→ (sur books.google.fr) J. H. Matthew, Joyce Mansour, Editions Rodopi, Amsterdam, 1985
→ (sur cairn.info) « Réinventer le lyrisme. Joyce Mansour, poète-femme du surréalisme » (résumé d’une thèse soutenue en décembre 2001 par Stéphanie Caron, et publiée chez Droz en février 2007 sous le titre Réinventer le lyrisme : Le Surréalisme de Joyce Mansour)
→ (sur rodin.uca.es) « Le langage du corps dans Cris de Joyce Mansour », par Cristina Boidard Boisson (1995) [PDF]
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