Tiers état européen

Publié le 28 octobre 2013 par Guillaumemeurice

« C’est à cause de l’Europe ! » demeure dans le Top 10 des réflexions les plus entendues, du comptoir des bistrots aux assemblées citoyennes, en passant par de nombreux partis politiques. L’Europe est donc paradoxalement devenue une tête de turc, alors même qu’elle refuse toujours obstinément l’entrée de ce pays en son sein.

Bâtie sur les ruines de deux guerres mondiales, cette union de nations porte un projet construit sur une sentence : « Plus jamais ça ! ». La politique, en théorie « exercice pacifié des rapports de force », devait donc permettre aux populations de chaque état d’envisager leur relation aux autres, non comme une crainte permanente, mais comme de nouvelles perspectives de partenariats. Pourtant, plus de 60 ans après la signature du traité fondateur, force est de constater que les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances. Et que ces espérances se sont dissoutes dans les mauvais résultats.

Chômage, récession, insécurité sociale. Aucun des pays de l’Union européenne ne semble avoir échappé à ce climat de crise, même si certains ont mieux résistés aux assauts de la finance mondiale. En ligne de mire, une gestion libérale de l’économie consistant à faire confiance au seul marché pour s’autoréguler. Un fiasco aussi total que prévisible. Avec pour cible symbolique, la monnaie unique. En effet, face à ses pourfendeurs pas avares en critiques, l’Euro n’a pas été épargné.

Pourtant, qui sont ces personnes qui mènent ce beau projet à sa perte ? Quelques puissants dictateurs ayant pris le pouvoir par la force des armes ou des représentants démocratiquement élus au suffrage universel ? Certes, pour prendre l’exemple français, le refus de la Constitution Européenne par référendum n’a pas été suivit de fait. Mais qui n’a pas respecté le souhait du peuple, sinon un ensemble de parlementaires choisi par ce même peuple ?

Frôlant des records d’abstention, les élections européennes sont régulièrement l’occasion de constater que bon nombre d’individus continuent de se plaindre d’une politique qu’ils ne paraissent pourtant pas pressés de voir bouleversée. De fait, ils laissent les suffrages exprimer leur souhait de confier le pouvoir à des gouvernants qui l’utilisent comme un outil d’enrichissement personnel, via la trahison d’un projet démocratique en un unique moyen de spéculer sur des dettes. Et ainsi peu de chance de voir les eurosceptiques se transformer en europtimistes.

Dès lors, l’ensemble des citoyens de ces pays traverse des difficultés non pas « à cause de l’Europe ». Mais à cause des électeurs !

Guillaume Meurice

28/10/2013