Je suis fan de Jean-Claude Kaufmann et pas seulement parce qu'il écrit de jolies choses notamment sur le sac des femmes ;-)
Il était annoncé dans la librairie locale pour une séance de dédicaces, j'ai donc sauté dans mon carrosse pour ne pas rater l'événement, pensant trouver une foule au moins aussi nombreuse que lors de la séance de dédicace de Raymond Domenech dans cette même librairie. Mais le talent n'est pas un facteur de succès.
Donc après une heure coincée dans les embouteillages, notre quotidien depuis que les ponts brûlent ou que les forains manifestent parce qu'ils n'ont pas obtenu de places pour installer leur attraction, j'arrive dans cette fameuse librairie pour filer à l'étage et découvrir ... Rien !
J'ai cru que selon mon habitude je m'étais trompée de jour, je redescend et me renseigne auprès d'un vendeur qui m'annonce que oui j'avais une demi-heure de retard mais que J.C Kaufmann était toujours là, me désignant une pauvre table sous un escalier avec une pile de livres d'ou dépassait des moustaches. Ouf !
Je m'approche un peu gênée, et après les politesses d'usage je tente un : "ah je suis la première !" et là un type à côté de moi me reprend et me dit "non non j'étais là avant vous !"
"OK je vais prendre mon tour et attendre" et le type de rester planté entre le sociologue et moi, sauf qu'il n'avait pas de livre à dédicacer et rien à dire non plus, nous étions donc plantés là tous les trois silencieux. Pour rompre le silence je tentais de faire la conversation avec J.C. Kaufmann et à chaque fois le type intervenait, disant à l'écrivain de ne pas raconter son livre ! J'ai fini par m'avancer en lui demandant une dédicace et aussi l'autorisation de le prendre en photo, une nouvelle fois le type est intervenu pour me demander... La marque de mon téléphone ! J'ai senti J.C. Kaufmann plutôt gêné de la tournure que prenait les événements d'autant que le type en le regardant lui dit : "en plus la photo va être ratée vous avez l'oeil tout rouge !" et moi pour plaisanter : "pas grave je retoucherai la photo !" Kaufmann a souri et le type nous regardait ne comprenant visiblement pas la blague : retoucher un sociologue qui travaille sur cette dérive du corps parfait et dont le sujet du livre dédicacé porte sur un endroit du corps dont la plupart des femmes aimerait qu'ils soit retouché !
J'ai fini par abandonner le pauvre écrivain à son sort en me disant que c'était sinistre de faire la tournée des librairies provinciales pour vendre ses oeuvres, se retrouver seul à une table à dédicacer ses livres à des ménagères de moins de 50 ans et croiser des types glauques...