On crie au sacrilège chez les fées! Car d’un seul sortilège de sa part, elle saurait l’envoûter. Hélas! Cultivant le mythe de la rareté, elle ne récolte que vacuité.
Ne vous inquiétez pas. Je suis là. À lui rappeler que ce Beau Brummell est déjà près d’elle. En parties détachées qu’elle ne perçoit pas.
Comme celui qui l’amène au cinéma. Ou celui qui lui raconte ses exploits. Celui qui la sort au restaurant. Ou celui qui lui sert de confident. Celui qui la fait rire aux éclats. Ou celui qui la couvre de compliments.
Quand elle saisit qu’il est présent dans sa vie, son sentiment de solitude soudain s’évanouit. Elle comprend que ce tout-en-un qu’elle espère occupe déjà son univers sous les traits de multiples compères. Son vide devient plein en moins que rien!
Je pense aussi à cet homme accompli et en couple depuis des décennies.
Comblé par une femme exceptionnelle, que cherche-t-il? Eh oui, auprès de toutes les autres, l’inaccessible étincelle! Il succombe à cette loi universelle. Ayant tout pour être heureux, persiste chez lui un doute malencontreux. Notre monsieur se languit pour ce qui est ailleurs. Chez les plusieurs.
Ne vous inquiétez pas. Je suis là. À lui rappeler qu’aucun jardin n’est mieux nanti que le sien. Il peut me croire ou pas, c’est certain!
En résumé, nous oscillons sans cesse entre les parties et leur tout. Entre les morceaux du casse-tête et l’image complète. Les idées décortiquées et le concept en entier. Le célibat et le couple. La séparation et l’union.
Savoir cela me calme et me réconforte. Surtout quand j’ai l’impression qu’il me manque quelque chose. Un inventaire de mes perceptions s’impose… Le temps de rassembler les parties jusqu’à ce que je me sente comblée.
Ne vous inquiétez pas. Je suis là. À nous rappeler, à vous et à moi, que l’abondance est partout.