L’enlèvement puis l’assassinat de deux journalistes de RFI dans le nord du Mali est l’énième article, de l’énième chapitre de cette lutte contre le terrorisme qui ne semble pas finir. Ici et là, à peine le corps de ces deux victimes récupérés, des voix se sont élevées pour dire qu’il ne fallait pas s’impliquer dans le bourbier malien et qu’au fond « la France n’a rien à faire là-bas ».
Je réfuterai sans cesse ce terrible raisonnement qui fait que quand un acte de terreur est commis dans une région tourmentée du monde (que l’enquête ici finisse par démontrer que ce soit un acte crapuleux, un attentat perpétré par des Islamistes ou par d’autres factions ne change rien), les yeux se tournent d’abord vers les Etats dont sont issues les victimes. Dédouanant ainsi les terroristes et faisant faussement planer l’idée que « on serait bien mieux si on ne s’immisçait pas dans la politique intérieure d’autres pays souverains ». Ce raisonnement qui est parfois brillamment défendu a déjà été démenti dans l’Histoire, et de façon si éclatante que l’on s’étonne de le voir sans cesse répéter. L’isolationnisme n’aurait jamais vaincu le nazisme, ni le communisme. Et l’on peut dire avec assurance qu’il aurait le même effet contre le terrorisme d’essence islamiste. Il pourrait même constituer un motif supplémentaire pour ces lâches de se nourrir de notre lâcheté.
Alors oui, les interventions sont parfois mal pensées et mal exécutées, les bons partenaires locaux peuvent aussi faire défaut et les motivations des uns et des autres sont parfois sujettes à de vrais doutes ; mais hélas dans notre bas monde, rien de beau et de durable n’a été obtenu sans sacrifice en hommes, en moyens et en temps.
La connaissance étant le préalable obligé avant toute action, le travail des envoyés spéciaux est primordiale ! Sans leur courage à se présenter dans certaines zones de conflits, le grand public ne saurait rien de ce qui se passe dans le monde. A force de côtoyer les différents protagonistes, de visiter les lieux et d’interroger les populations, ces grands reporters sont de véritables spécialistes de certaines régions. Certes engagés, mais incontournables pour se faire une opinion complète. Décrits ainsi, on peut déjà dresser le premier profile des auteurs de ce massacre : ils ont certainement agit pour l’argent ou pour terroriser.
Dans les deux cas, il faut les mettre hors d’état de nuire, afin que justice soit rendue. Pour aujourd’hui et pour demain !