Ce jour-là, il est environ 15h et je me dirige vers Toulon pour aller voir Amma au Zénith-Oméga. Je vais également y rejoindre de très bons amis, j’ai donc le coeur léger et le sourire aux lèvres, les filles chantent à l’arrière de la voiture, le temps est splendide, une incursion de mai alors que nous sommes début novembre…
Mais bref, j’arrive à ce fameux péage, je m’arrête, fouille dans mon portefeuille pour en sortir ma carte bleue et là, horreur, l’emplacement de la carte bleue est vide. Je pense aussitôt à la carte du compte commun, sauf que je l’ai passée à Chéri il y a quelques jours et pas récupérée depuis. Qu’à cela ne tienne, je dois bien avoir quelques pièces à jeter dans la gueule de l’aspirateur à monnaie. Eh bien non, mis bout à bout il doit me rester environ 1€ et le péage coûte 1,90€.
La mort dans l’âme, je réalise qu’il va falloir solliciter une intervention extérieure, je mets donc vite mes feux de détresse pour éviter que d’autres véhicules ne viennent faire la queue derrière moi. A ce moment-là, je doute sérieusement de la signification des warnings, vu que dès que je les allume, deux voitures viennent se poster dans ma file, ce qui accroît considérablement l’inconfort de la situation.
Malgré tout, pas le choix : j’appuie sur le bouton pour demander de l’aide, j’explique que je n’ai pas de moyen de paiement en bafouillant une ou deux excuses inintelligibles. La personne au bout du fil – dont la voix dans le haut-parleur me fait furieusement penser au sketch de Dany Boon sur La Poste – me dit qu’elle m’envoie quelqu’un. Bien entendu, ça klaxonne rageusement derrière moi, et je sors une tête en criant que si j’avais mis mes warnings, c’est – peut-être – parce que j’avais un problème et que – peut-être – il fallait éviter ma file et choisir une des dix autres (bon d’accord, un peu moins, mais voilà ce que c’est d’habiter près de Marseille !).
Après ce coup de gueule, je rentre ma tête et ô surprise, qu’aperçois-je ? Le coin de ma carte bleue qui me fait de l’oeil dans le petit vide-poche sous le pare-brise. Ni une, ni deux, je l’attrape à toute vitesse pour la glisser dans la machine en priant pour être partie avant que le monsieur du péage n’arrive. Histoire de m’éviter un cuisant moment de honte.Lorsque la barrière se lève, je démarre en trombe et quelques secondes plus tard, j’ai une oreille qui siffle : certainement le monsieur du péage qui peste après les Ridiculous Girls qui ne sont pas fichues de ranger leur carte bleue dans leur sac à main et qui devraient songer plus sérieusement au télépéage.