Réapparu très affaibli. visage couvert d'une longue barbe grisonnante dans la nuit du 11 octobre 2012 après cent jours de séquestration par les services de sécurité de Kabila, Diomi Ndongala a enfin parlé et expliqué comment il a été enlevé.
En date du 27 juin, il roulait sur la route qui mène au camp Kokolo. Il a été arrêté par cinq hommes, dont trois étaient en tenues militaires, qui avaient simulé un petit accident avec sa voiture. Après lui avoir bandé le visage, ils ont circulé avec lui durant toute la journée à Kinshasa avant de l'enfermer dans une cave d'une maison. Deux jours après, il a été déplacé, toujours visage bandé, dans un autre endroit où il a subi un interrogatoire serré sur ses activités politiques et celles du président Tshisekedi et surtout de la façon dont ce dernier comptait récupérer l'imperium. Ils voulaient surtout savoir s'il y avait des militaires qui allaient aider Etienne Tshisekedi à prendre le pouvoir.
Interrogée par RFI, madame Patricia Ndongala, épouse de Diomi Ndongala, croit savoir que la libération de son mari est liée au sommet de la francophonie, surtout de la dernière intervention de François Hollande qui avait jugé d'inacceptable la situation politique de la RDC où les droits de l'homme sont bafoués et la démocratie assassinée par le pouvoir de Kabila.
Le vuvuzélateur Mende qui avait d'abord soutenu que Diomi Ndongala aurait fui pour l'Italie soutient, quant à lui, que le président de la Démocratie Chrétienne se serait caché pendant tout ce temps pour échapper aux poursuites judiciaires pour viol sur mineures. D'après lui toujours, Diomi serait sorti en ce moment où se tient le sommet de la francophonie pour politiser ses démêlées avec la justice!
Diomi Ndongala, président de la Démocratie Chrétienne, est un fidèle lieutenant du président Etienne Tshisekedi Wa Mulumba. Elu député national, il a refusé de reconnaître l'Assemblée Nationale du système Kabila, un imposteur qui a volé le pouvoir du peuple congolais après une parodie d'élections du 28 novembre 2011. Il a créé avec les opposants restés fidèles au président Tshisekedi la Majorité Présidentielle Populaire (MPP), une plate-forme qui réclame toujours la vérité des urnes. D'ailleurs, le jour où le président de la DC a été enlevé, il se rendait justement à la cathédrale Notre Dame où les membres de la MPP devaient signer la charte de leur mouvement.
La réapparition de Diomi dans les circonstances énoncées ci-haut apporte encore aux opposants au régime Kabila une preuve supplémentaire d'un régime aux abois qui cherche à se maintenir par la force. Lui qui croyait tirer des dividendes du sommet de la francophonie à Kinshasa, s'est laissé démasquer grâce à la lutte menée à l'extérieur par la diaspora congolaise et à l'intérieur par les braves filles et fils du pays. La fin de Kabila est une question des jours.
Lumbamba Kanyiki