Le cinoche à jules-Halloween (Spécial Big John)

Publié le 12 novembre 2013 par Jules


Difficile en parlant de film d’horreur de ne pas évoquer le grand John Carpenter. Comme pas mal de trentenaires, ses films ont bercés mon enfance et mon adolescence. Du coup je prends le temps de vous en  parler plus longuement. Comme il est difficile de choisir un film plutôt qu’un autre j’ai donc décidé d’évoquer quatre œuvres parmi les plus marquantes de sa filmographie.

-Prince des Ténèbres (1987)

Carpenter, après le succès surprise de Starman, est dans les petits papiers des studios. Il a carte blanche pour son prochain projet. Ce sera Jack Burton dans les griffes du Mandarin, génial et sympathique hommage aux films de Hong Kong et un des rares films Hollywoodien à ne pas prendre les asiatiques  pour des faires valoir. Mais ce sera un bide cosmique qui fera tomber Big John en disgrâce. Dans la foulé Il signe un contrat avec un studio indépendant  pour trois films. Il négocie contre un budget de 3 millions de Dollars (une misère), une liberté artistique totale. Carpenter est fumasse, marre qu’on lui dicte quoi faire. Prince des Ténèbres reflétera le désenchantement de son réalisateur.  Totalement nihiliste le film dépeint un univers où notre raison et nos croyances  peuvent basculer à tout moment.

Un groupe de chercheur découvre dans les souterrains d’une église, la preuve scientifique d’un anti-Dieu. Avec Le Prince des Ténèbres  Carpenter dispose de très peu de moyen, mais crée une ambiance unique en quelques plans.  Il va de plus admirablement tirer partis d’un scénario malin qui regorge d’idées. Esotérismes, mécanique quantique,  voyage dans le temps et maison hanté, le scénario est une véritable auberge Espagnol. Mais c’est finalement un western déguisé que nous offre le père John. Veritable réflexion sur le mal et très inspiré par Lovecraft, c’est son œuvre la plus noire. Le final, bien désespéré, fait toujours son petit effet.

-The Thing (1982)

Une base scientifique au fin fond de l’arctique est contaminée par une entité biologique extra-terrestre. Remake d’un film d’Howard Hawks, The Thing est une oeuvre culte. Pourtant, et même si Carpenter pensait obtenir un énorme succès en salle, il fit un four au Box office. Mauvaise idée que de sortir son film en même temps que le ET de Spielberg ! The Thing est un cas unique. En effet Carpenter arrive à fusionner deux genres antinomiques, le film de monstre et le film de Paranoïa. La « créature » est à la fois facilement identifiable*(elle modifie la chair), et aussi totalement invisible. (elle prend apparence humaine et peut être n'importe qui). Ce qui a pour effet de décupler l’angoisse du spectateur.

Carpenter orchestre un suspens dingue, la scène du test sanguin en est un bel exemple. Et comme toujours chez Big John le final est d’anthologie et pose une vision bien pessimiste du monde. Pas étonnant que The Thing soit le premier volet de sa trilogie sur l’Apocalypse. (Suivi du Prince des Ténèbres et se terminant avec  L’Antre de la folie.)

* Les effets spéciaux mécaniques les plus incroyable jamais conçue, dues au novice Rob Bottin qui travailla nuits et jours sur le film et y laissa la santé.

  

 A suivre avec New York 1997 et Halloween.