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L’ennemigraine

Publié le 07 mai 2008 par Dicidense
C’est d’abord une vrille qui tourne sans cesse, comme au bout d’un cric, forant à travers mes tempes, les transperçant de part en part selon la trajectoire d’une balle. Mais la vrille ne sort jamais et continue de me mixer les méninges dont il ne sort plus rien. Pas de cri, pas de sang, pas de plainte. Elle tourne à vide, s’évapore, vrille de plus belle, me clouant à l’horizontale. J’ai l’impression d’avoir le cerveau en bouillie quand la douleur change subitement d’origine et de forme. Un étau aussi puissant qu’invisible enlace ma tête, exerçant une pression régulière sur mes tempes tandis que des milliers d’aiguilles se plantent au-dessus de mes yeux, bien trop nombreuses pour la pauvre surface de chair qu’elles colonisent. Je sens mon cerveau à l’étroit, au bord de l’asphyxie, compressé contre les parois de mon crâne. J’attrape mes cheveux par les racines pour les décoller de la paroi, dans l’illusion vaine d’agrandir la conserve qui me sert de tête. Dans ces moments-là, je parierais qu’elle est plus lourde que le reste de mon corps et plus dense qu’une mine de plomb. La douleur est un poison dont l’antidote est le sommeil, que je cherche à tâtons dans l’obscurité, le seul remède capable de me tirer de cette torture.

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