Bellaciao, en lutte pour le travail dominical et le travail de nuit

Ce dimanche, le blog est presque en repos dominical. Presque parce que j'ai lu un article digne de Minute ou de L'Express sur Bellaciao, vous savez le site en pointe dans les "luttes"...

L'article s'intitule : « Travail du dimanche : rendez-vous manqué des syndicats ? ».

C'est un modèle de malhonnêteté intellectuelle. On y trouve tous les arguments fallacieux, et réactionnaires, pour descendre en flammes les organisations syndicales : ces dernières seraient trop politisées, trop "lutte des classes", dogmatiques, abusant des recours juridiques, coupées de leur base, pas suffisamment réalistes et pragmatiques. L'auteur décline trois arguments :

D'une part, il nie la représentativité des syndicats français en se gardant de mentionner le contexte historique et le cadre juridique. Ainsi, il a beau jeu de dire que le taux de syndicalisation est l'un des plus faibles d'Europe sans préciser que dans certains pays, l'adhésion à un syndicat est obligatoire pour percevoir certaines aides ou bénéficier des avantages des conventions collectives : un détail...

D'autre part, il s'appuie sur les actions du collectif « Les Bricoleurs du dimanche » pour dénigrer les syndicats, sans signaler que ce collectif a été créé, financé et conseillé par le patronat ^[1] : encore un détail...

Enfin, l'auteur estime que les syndicats ne sont plus légitimes en défendant des idées et une loi d'un autre temps qui seraient contraires aux intérêts des salariés. Pour étayer sa thèse, il s'appuie sur un sondage de l'IFOP comme si une enquête d'opinions avait quelque valeur scientifique, démocratique ou juridique. Et, sans informer que la vice-présidente de l'IFOP est l'ancienne présidente du MEDEF ! Toujours un détail !

Je veux bien admettre que les syndicats sont des organisations critiquables, mais ça ne me semble pas une raison suffisante pour publier n'importe quoi dans un contexte de régression sociale et d'austérité où les gouvernements successifs UMP et PS suppriment les conquêtes du mouvement ouvrier.

Note

[1] Les bricoleurs ou les marionnettes du dimanche