C'était cet après-midi, alors que j'aidais mes élèves à concevoir leurs bandess dessinées, un projet qui va nous occuper pendant un petit bout de temps. Ondine me tend son brouillon : après avoir esquissé Cendrillon, elle a essayé de tracer une bulle mais ce tracé ne permet pas d'identifier clairement qu'elle fait parler ce personnage et non un autre. C'est ce que je tente de lui faire comprendre. Je suis fatiguée, et quand je suis fatiguée, les mots sont moins précis, plus hésitants. Voir... Imprévisibles. Et là... Je m'entends dire, au sujet de la fameuse bulle :
"Non, cela ne va pas. Il faut que sa queue aille dans la bouche de Cendrillon."
Alors que je prononce ces paroles, je me rends compte de l'énormité de mes propos. Ondine est une élève plutôt (très) dégourdie, et j'ai bien peur qu'elle n'ouvre des grands yeux devant le langage soudain très cru de la maîtresse. Mais non. Finalement, non. Heureusement. Car elle n'aura pas vu ce sourire amusé sur mes lèvres, toute gênée, surprise que je suis par ma propre obsénité... Involontaire, cela va sans dire !