(*vous avez 3 heures)
Hier soir j'étais donc à l'Olympia pour le concert de IAM
Ne me demandez pas si c'était bien, je ne suis absolument pas impartiale je suis marseillaise.
J'ai pleuré à leur arrivée sur scène, j'ai fait de grands gestes avec mon bras droit en suivant le beat, j'ai pleuré sur l'épaule de mon voisin à la fin de leur dernière chanson et j'ai bu de la bière tiède (ceci expliquant peut-être cela)
IAM me rend triste et gai à la fois, c'est un peu con.
IAM c'est Marseille et le quartier de la Plaine où je vivais à l'époque, c'est le début de l'histoire d'amour avec un coiffeur de ma rue qui portait le bouc (oui oui) roulait en Harley et qui deviendra le père de mon fils cadet.
"Viens, bascule de notre cote, obscur
Obscure, la force est noire
Noire comme le chateau
Ou flotte l'etendard, notre drapeau
Sois sur, que sous les feux, la verite est masquee
Viens, bascule de notre cote, obscur..."
C'est le temps où lui et moi on tripait en moto sur le High way de la Corniche. Où on était jeunes et beaux quoi !
C'est l'année de la sortie de leur album, mon préféré, "Ombre est Lumière", c'est rapidement la naissance de Louis, une vie nouvelle, un amour cahotique mais vivant, la lumière sur cette si belle et agaçante ville, les concerts à la Maison Hantée, les copains musiciens, le rap du matin au soir, un bébé très sage dans un couffin posé sur la table de la cuisine, un petit garçon qui fait du vélo dans un appartement haussmanien trop grand (Marseille fut pendant longtemps un paradis du logement peu cher et magnifique) le goût de la Heineken dans la bouche, la chaleur du Midi et les premiers voyages à Amsterdam.
"A te voir frimer sur la route,
On se demande si le casque sert à protéger le coude.Lunettes de soleil en pleine nuit tu m´étonnes
Que tu ne voies plus personne en Harley Davidson "
Bref,tu comprends pourquoi je suis un brin remuée de l'estomac quand j'écoute chanter Akhenaton et Shurik'n.
Je crois que la première et peut-être seule donnée de la vie à retenir est que les changements et les fins sont inévitables pour toute chose.
C'est comme ça
Chaque commencement conduit à une fin. Toute chose, toute personne, s'inscrit dans l'espace d'une vie. Les saisons changent, nos relations traversent des phases allant de la passion à l'engagement en passant par le conflit .Et puis elles se terminent par la mort ou la séparation
C'est comme ça
Même nos corps vieillissent, c'est pour dire...
Et si je te dis qu'un jour ce si mignon bouquet de violettes va faner et qu'il finira ses jours au fond d'une poubelle ?
Peut-être que la seule façon de trouver tout cela supportable (sic), c'est de se dire que la vie aime la variété et la renaissance et que cela s'obtient au prix de la fin.
C'est comme ça
Même les jolis bébés sages deviennent des adultes bb rappeurs tout neufs et bien pénibles (parfois) (je t'aime quand même)
C'est comme ça