Magazine Humeur

Changer de raison

Publié le 22 novembre 2013 par Gentlemanw

Prendre l'air du temps, ouvrir sa fenêtre, absorber le ciel en soi.

Un grand vide, un silence, une rupture, je ne sais pas où se trouvaient les frontières invisibles de mon couple, et un jour, cela devint la nuit. Un contraste fou, une lueur au fond d'un tunnel de médiocrité et de routine, un chemin, cabossé et cumulant l'ennui, que l'on suit sans connaître la fin, sans vouloir reculer. Mais peut-on refaire son passé ?

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Alors là devant moi, comme cet ami que j'avais vu se détruire, se décomposer, s'étioler avant de devenir transparent. Ce souvenir présent.  Et un jour, là entre amis, nous étions devant sa future ex devenue sa veuve. Il avait disparu de nos yeux, laissant des messages que l'on ne voulait peut-être pas voir. Là aussi des souvenirs, des moments communs de notre amitié, de notre passé. Pourquoi ce lien, cette image de lui ?

Maintenant, mon tunnel se renforçait de noirceur avec cette prise de conscience inexorable. Soudainement je croyais en une sortie, glaçante évidence, en un nouveau chemin, ailleurs, autrement. Avec de nouvelles bases !

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Là son sourire, une fois, puis une autre fois, et sans savoir un jour mes larmes à cet homme que je ne connaissais pas, mais dont la proximité me paraissait naturelle. J'étais tombée à la fois de mon piedestal d'épouse et de mère, ne comprenant plus pourquoi j'avais gâché plusieurs années de ma vie, ajoutant aussi que j'étais tombée amoureuse.

Lui, inconnu et son sourire.

Folle, moi, non, il avait pris cela avec un détachement digne d'un poête qui flâne dans la rue, en quête de mots, de belle inspiration. Avec son épaule et un mouchoir, il avait donné un renfort à mon écroulement, ne souhaitant pas me tenir, mais plutôt me contenir, et au final me rassurer sans rien me donner. Juste m'écouter, je me vidais, par strates entières, le premier domino tombant pour écrouler par dizaines, centaines, milliers les niveaux de convictions accumulées dans une vie de couple. Patatra ! un glissement de terrain intérieur, un fatras après l'ouragan, mais aussi de nouveaux espaces pour moi, enfin quelqu'un qui viendrait s'installer en moi, pour me dire de regarder devant, de choisir d'avancer vers une autre vie.

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L'aimer, je ne sais plus, ni comment, ni quand, ni même pourquoi, simplement un sourire, une sensibilité, une écoute, à moins que cela ne soit sa peau douce. Mais cet effondrement, après le tunnel, tout cela devenait évident, imprévu mais volontaire, j'oscillais vers le vide, j'avançais vers moi. 

Une femme, une nouvelle femme, un coeur palpitant mais blessé, blessé mais palpitant.

Une nouvelle vie.

Nylonement


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