Docteur Ayrault, cela ne va toujours pas !

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  Docteur Ayrault, cela ne va toujours pas !  

Par Alexandre Goldfarb

 - Allo ? Docteur Ayrault ?

- Oui c’est moi, c’est pourquoi ?

- C’est la France, j’ai très mal, mais vraiment trop mal. Cela ne va toujours pas malgré votre traitement.

- Ah bon !

- la douleur est grave et surtout permanente.

- Expliquez-moi cela, Chère Madame.

-   Voilà Docteur, les dernières piqures ont été très douloureuses et je ressens un vrai affaiblissement du coup, je suis fatigué et vidée. J’ai même du mal à marcher en ce moment. Quant à mes économies de toute une vie, elles ont fondues en masse.

-   Ce n’est pas grave car mon traitement est à long terme et je vais vous relever votre taux de CSG et vous augmenter vos impôts et votre TVA. Comme cela la douleur nouvelle fera oublier l’ancienne.

-   Vous êtes sur, Docteur ? Parce que le cap me semble quand même vague.

-   Chère Madame, ici à notre hôpital de La Rose, le cap est tenu secret mais tenu et nous mettons tout en œuvre avec l’appui des laboratoires, les médias, pour que tout le traitement  soit efficace. Et vu tout ce que vous allez perdre, croyez-moi, il le sera.

-   Ah ! J’aime mieux cela, Docteur.

-   D’ailleurs, Chère Madame, nous avons l’appui sans réserve des « saints dictats© » avec les infirmières, brancardiers et autres petites mains. C’est vous dire que ce nouveau traitement, la « socialie© » va être certes dur mais tellement prolifique. C’est un traitement de rosses.

-   Vous croyez vraiment, Docteur ?

-   Nous avons l’habitude et vous verrez le résultat très vite. Moins d’argent avec plus de soucis et de stress, mais ce sont les symptômes habituels. Ne vous tracassez pas. Peut-être aussi une perte de poids qui va avec le traitement. Rien de grave ! Votre banquier va vous appeler plus souvent mais c’est un des symptômes du traitement : il faut garder le cap car il est bon. Avec la reprise de cette été et la pause fiscale de cet automne, le traitement se poursuit en douceur pour bien vous épurer. Après vous vous sentirez beaucoup mieux car vous n’aurez plus rien. Nous poursuivons avec assiduité la méthode du Professeur Mitterrand. Le vaccin des 35 heures a déjà mis à genoux nos malades, mais il a été moins efficace que prévu.

-   Merci, Docteur, car cela fait du bien de se savoir suivie et prise ainsi en charge.

-   Je ne vous le fais pas dire, Chère Madame. Et surtout n’hésitez pas à m’appelez en cas de besoin. Je ne réponds plus qu’en consultation privée. Je suis trop débordé avec cette épidémie de ruinés.

Le Docteur Ayrault raccroche et posant son doigt sur l’interphone : « Sapin, vous êtes où là ? Il faut encore piquer la France, ne l’oubliez pas. Merci mon vieux. Et faîtes attention au taux de chômage dans la seringue.

A ce moment la secrétaire passe la tête et annonce : »Le Professeur Hollande sur la une ».

-   Je prends, lui répond le docteur Ayrault.

-   Allo François, comment c’était Monaco ?

-   Ne m’en parle pas ! Un cauchemar à voir toutes ces têtes de nœuds me toiser. J’ai essayé quelques bons mots mais ils n’ont même pas compris. Tu as vu sinon je regarde en l’air comme le Professeur Sarko le faisait.  Mais même cela ne passe pas.

-   Moi j’ai encore la malade, cette chieuse de France, qui s’inquiète et il faut vite qu’on lui injecte une bonne dosse de TVA pour la tranquilliser. Et qu’est-ce que fout le docteur Duflot avec son vaccin pour tous, propriétaires et locataires ? C’est pour quand ?

-   C’est dans mes tuyaux et on va faire cela très vite. Une question de quelques jours maintenant et on envoie la dose.

-   Et sinon avec Valérie, ça va toujours?

-   Toujours pareille, elle boude dans son coin et du coup je ne la sors presque plus. Mais je m’en moque un peu car j’ai une petite nouvelle comme tu sais…

-   Tu en as de la chance, mon Président !

-    Tiens mon Jean-Marc j’en ai une bien bonne qui vient de Chine : « Quand les gros maigrissent, les maigres meurent ».

-   Ha ha ha… Elle est d’autant meilleure qu’ici avec notre traitement ça va dégager un maximum.

-   Pour sur, mon Jean-Marc mais ils sont tous un peu sadomasochistes ici !

-   Oui et on va leur en donner pour leur argent.

-   Bon faut que je file, j’ai encore un grand dîner à organiser et je dois aller chez le traiteur pour prendre du caviar…  Les penseurs de la diversité aiment bien tartiner.