Un besoin. Un besoin nécessaire. Vital et irrévocable. Maladie incurable. Intangible et radical.
Enchaîné sur sa chaise par du simple scotch, des simples cordes. Ses doigts en étaient rouges. Rouges pour avoir trop griffé, pour avoir eu l'envie de s'échapper. Des écorchures ornaient son corps, blessaient sa peau, brûlaient ses membres. Marqués au fer comme à la clope. Une signature. Traces indélébiles repoussantes. Ses os apparents parlaient pour lui, confiaient ses douleurs, partageaient ses craintes. Une musique en boucle passait dans le fond de la pièce. Cachée dans ce placard qui bloquait la porte. C'était une musique douce, silencieuse. Sa préférée. Celle qu'il écoutait ; docilement. Tout près de cette femme. Sa mère. Si tendre, si belle. L'élégance, la tendresse, la passion. Celle qui le cajolait démesurément lors de ses moindres pleurs. Pour ses ridicules plaies d'enfant. Ses yeux mornes étaient contraints de regarder ce mur. Froid et vide, comme son âme. Insipide, translucide. La résignation demeurait dans son être. Nulle inquiétude, nulle haine, nulle angoisse. Désirant simplement se lever. S'enfuir vers le ciel. Ôter ses cordages. Lever le voile. Découvrir le partage. Malheureux prisonnier condamné.
Désigné de façon forcé.# Sïana. ©
( gribouillé en philo. haha )