L’ancrage permanent

Publié le 26 novembre 2013 par Dodo44

Nous sommes tellement attachants. Nous cherchons sans cesse à nous attacher aux personnes, situations et choses qui comblent notre besoin de sécurité, de stabilité… d’immortalité! Pourtant, nous apprenons souvent à la dure que rien ne perdure. Dans un monde où tout naît, grandit et disparaît, est-ce pure fiction de rechercher des ancrages permanents?

Cette question mérite d’y réfléchir un brin et de revisiter notre jardin.

Petits, nous nous attachons à nos parents. Ce sont les personnes qui comblent nos besoins de base. Nous y trouvons un nid, de la nourriture, des racines familiales. Nous nous sentons à l’abri, inconscients. Puis, nous nous détachons du cocon pour suivre les conventions établies.

Adolescents, nous nous attachons à nos amis, nos professeurs, nos diplômes. Nous y trouvons un univers de possibles dans une communauté familière. Nos premières amours y voient même le jour. Puis, nous nous détachons de la théorie pour vivre nos ambitions dans la pratique.

Adultes, nous nous attachons à notre conjoint, notre chaumière, notre emploi, nos enfants, nos ambitions. Nous trouvons notre bonheur dans une routine qui tourne en rond, du boulot au dodo. Puis… surprise! Ou plutôt, surpris, nous devons nous détacher de ce manège bien rodé.

L’ennui, c’est que nous avions oublié que la vie bouscule tout ce qui cesse d’évoluer!

Et vlan! Adieu à ce que nous pensions imperméable au temps. Adieu à ces liens, ces croyances, ces fantasmes qui nous servaient de cuirasses, de phares et de piliers. La réalité échappe soudain à notre compréhension. Ce que l’on croyait solide s’effondre sans véritable raison.

L’impermanence serait-elle finalement la permanence que l’on recherche? Cette conclusion semble logique.

Pourtant, l’amour nous rappelle un détail que l’on néglige, lorsque la douleur de la perte nous y oblige. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Tout ce qui se trouve à l’extérieur a changé, change et changera de forme. C’est la nature temporaire des attachements que nous percevons dans la matière.

Ainsi, puisque rien ne se perd ni ne se crée vraiment et que les formes auxquelles nous nous attachons changent constamment, la réponse se trouve dans le fond plutôt que dans la forme. Voilà la conclusion de ma réflexion.

À l’instar du cyclone qui tourbillonne autour d’un axe stable, il existe au fond de nous-mêmes un centre sécuritaire, immuable…

Cet ancrage permanent est attaché pour l’éternité dans l’immortel présent.