Syrie: Le dernier rêve-éveillé de Laurent Fabius sur la conférence de paix de Genève II

Publié le 27 novembre 2013 par Menye Alain

DJ FABULOUS

DJ Fabulous aka Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, invité sur la radio France Culture, hier, s’est cru sur le divan d’un psycho-thérapeute. Desoille Robert écrivait, en 2006, "Le rêve-éveillé-dirigé: ces étranges chemins de l’imaginaire." Fafa s’est cru très beau, en affirmant que le président syrien Bachar Al-Assad sera absent de la conférence de paix dite de Genève II. Normal, tout comme les présidents français, américains, russes etc. Depuis quand un chef de l’Etat assiste à ce genre de rencontre ? Ambiance. 

Alors que la conférence de paix sur la Syrie, prévue par l’ONU le 22 janvier prochain à Genève, "va se tenir" entre les représentants du Gouvernement syrien et l’opposition dite modérée qui n’existe que dans leurs rêves, Laurent Fabius précise: "sans le président Bachar Al-Assad." Une nouvelle pantalonnade hypocrite et ridicule du chef de la diplomatie française. Une diplomatie  française honteuse et abracadabrantesque.

"Genève 2 va se tenir, mais je rappelle que l’objet de Genève 2, ce n’est pas d’avoir une conversation de café du commerce sur la Syrie, c’est un consentement mutuel entre les représentants du régime, sans Bachar, et l’opposition modérée (pour) arriver à faire un gouvernement de transition doté de tous les pouvoirs", dixit le ministre français.

Poursuivant dans son soliloque insipide et mortifère, il ajoute: "C’est très difficile, mais c’est la seule solution qui permette à la fois de ne pas avoir M. Bachar al-Assad et de ne pas avoir les terroristes". Il reconnaît donc explicitement qu’il y a sur le terrain syrien, des terroristes mais, alors que ces groupes ont obtenu leur soutien- entendez les démocraties autoproclamées-, Fafa, dans ses grands chevaux, poursuit:  "C’est une position juste. Les Américains maintenant soutiennent cette position. Tant mieux !". Entre mythomanie crasse et falsification de la réalité, le ministre français aime bien jouer avec la vérité, tout comme lors des négociations sur le nucléaire iranien.

Alors que Fabius veut gagner sur tapis vert avec son obsession anti-Assad, ce qu’il oublie ou ignore, c’est qu’il est improbable voire impossible que le président syrien, qui n’a vraiment pas besoin de Genève II actuellement, soit écarté. D’ailleurs, au nom de quel principe ?  Vu que ses troupes avancent chaque jour davantage, et considérant simplement que ses propos sont démentis avec la déclaration des Américains, Fabius devrait se cacher. En effet, Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a estimé que la conférence de Genève II serait "la meilleure occasion (…) de former un gouvernement de transition d’un commun accord". D’"un commun accord", donc, loin des salmigondis d’un DJ Fabulous perdu derrière ses platines et emporté par sa musique qui a un son nauséabond.

Un autre évènement vient clore la gesticulation de Paris, avec la réalité relative à ces pourparlers de paix. En effet, la voix la plus autorisée, c’est à dire celle du médiateur de l’ONU, Lakhdar Brahimi, n’a jamais mentionné la France dans ses entretiens, ni rencontré les autorités françaises pour évoquer ce sujet. Cherchez l’erreur ! La France, qui ne compte plus que pour des prunes, à Genève II, ne jouera que les observateurs. Paris n’est fort que quand il faut aller au Mali ou en Centrafrique. Pour le reste, c’est la fable de la Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Boeuf.  In fine, pour les préparatifs de Genève II, Brahimi rencontrera une nouvelle fois, le 20 décembre prochain, uniquement des responsables russe et américain, et en particulier pour en choisir les… participants. Que dire de plus ?