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Jean-Marie Pieri nous propose un conte moderne sur l’incompétence des socialistes au pouvoir : à savourer avec délectation…
A l’Observatoire du MENSONGE, nous aimons la liberté de publier.
TRIBUNE LIBRE
*** Attention ce texte est une TRIBUNE LIBRE qui n’engage que son auteur***
Les contes de la rose
Par Jean-Marie Pieri
Chapitre II
L’entretien au palais.
… avant de faire volte-face. Premier se hâta vers les appartements du Roi. Avaler couleuvres, insolences de l’un, critiques de l’autre, caprices des femmes, je deviens mysogine!
Il bomba le torse, fit craquer ses articulations en passant devant les grands miroirs qui tapissaient le couloir en enfilade sous les yeux ébahis des gens du roi. Premier sonna, la porte à doubles-battants ornée de motifs floraux s’entrouvrit discrètement et un valet vêtu de noir s’effaça pour le laisser entrer.
⁃ J’ai eu une idée… grinça Premier de sa voix de fausset en se ruant dans le salon. Un regard l’arrêta pied en suspens au-dessus de l’épais tapis chinois, il avait oublié l’étiquette. Sa voix se brisa. Le roi, assis derrière un bureau empire le fixait sans aménité, il consultait les fiches fixées sur d’épais dossiers que son collaborateur lui tendait, le conseiller spécial se retourna toisant le Ministre.
⁃ En un mot, toi et moi avons eu une idée, s’esclaffa le roi hilare! C’est plutôt cocasse! Ou peut-être est-ce de mon chef de Police qu’il s’agit?
Premier, au supplice comme dans un mauvais film se dandinait!
⁃ Approche, je sais tout, inutile de mentir, j’ai déjà lu son rapport! Il t’a tendu un piège et tu es tombé dedans!
Le visage en forme de beignet s’illumina d’un sourire qui se voulait enjôleur!
Premier s’empourpra, puis devint blême de rage! L’esprit en révolution, il bredouillait des mots sans suite, transpirant à grosses gouttes!
⁃ Mais enfin quoi, non mais allo, c’est moi ou c’est lui qui conduit les affaires du royaume! Vous ne pouvez pas me faire ça!
⁃ C’est toi, mais sois plus prudent à l’avenir, je ne peux tout le temps monter au créneau et te défendre. C’est ta fonction, je te le répète, fais-toi respecter.
Premier n’osa protester, la menace était claire. Le roi se leva, se dirigea vers les grandes fenêtres qui donnaient sur la cour et lui fit signe d’approcher.
⁃ Regarde, tout ceci, je l’ai gagné par la volonté du peuple et grâce à mon habileté, ce n’est pas le moment de tout gâcher avec tes maladresses! Tu as compris, il repoussa une mèche du plat de main!
Il me répète son prochain discours ou il se moque de moi, pensa Premier. Qu’est-ce qu’il a grossi, il craque dans ses costumes avec sa cravate de travers, devrais-je le lui dire?
⁃ L’idée du petit est bonne, utilise-la à ton avantage, campagne, trémolos et tout le tralala… l’aide de notre ami Dragon "racisme", celle de ses soeurs "homophobie et islamophobie" sera utile: bride nos adversaires, casse leur les reins, la méthode est éprouvée, trop bêtes et trop lâches pour regimber!
⁃ C’est bien ce que je disais… Premier se tassa sous le regard froid, l’oeil de tortue embusqué sous de lourdes paupières tombantes le scrutait!
⁃ Par tous les saints du cartel qu’il est naïf, pensa le roi, j’ai beau lui expliquer, rien de rien, devrai-je me priver de ses services? Pourtant il a une qualité, ce manque d’ambition et cet esprit boy-scout que j’adore. Vieille école! Plus facile à manoeuvrer que tous ces énergumènes bouffis d’arrogance! Entre la peste et le choléra il faut choisir! Ce jardin des roses ne compte plus que des épines!
⁃ Sois énergique que diable et tape du poing sur la table, conduis-toi en maître des mots, économie, relance, projets à long terme, que des promesses, parle de rassemblement, d’écoute, exige de tes ministres le respect, ils ont signé sans même la lire une charte de déontologie, que ces crétins te soutiennent et la piétaille te suivra sans broncher. Pour l’instant je reste à l’écart c’est plus prudent! Ma côte de popularité s’effondre, donc tu attaques, tu fais feu de tout bois, diversion, toute la panoplie! Tu m’as enfin compris?
Premier en serviteur zélé opina du chef, même s’il n’en pensait pas moins à en juger par son léger sourire.