Magazine Journal intime

Il y 6 mois...

Publié le 10 octobre 2013 par Sweetmama

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Nous sommes le mardi 9 avril 2013, comme tous les soirs ou presque je joue un petit coup à Candy Crush sur mon téléphone, bien installée au chaud dans mon lit. Mon chéri dort à poings fermés auprès de moi. J'en suis à 38 SA + 7 jours, c'est déjà plus que pour Bébinou ( où j'avais accouché à 38 SA + 2 jours ) et presque autant que Barbouille ( 39 SA ). Vers 23h30 j'éteinds lumière et portable, en ayant un petit peu mal au ventre, rien de bien méchant puisque je sombre dans le sommeil....pour me réveiller vers 1h du matin !  

  Cette fois je perçois plus nettement que quelque chose se prépare. Plus moyen de me rendormir, alors je décide de commencer à chronométrer mes sensations, qu'on ne peut pas encore appeler contractions. Effectivement cela revient régulièrement, toutes les 5 min environ et cela dure au moins 30sec. Faux travail ? Vrai départ ? Pour le moment je décide de ne pas ameuter tout le quartier et descend au salon surfer sur le net, histoire de m'occuper car pour la bonne nuit de sommeil réparatrice je passe mon tour !  

   Toujours avec mon téléphone près de moi, pour compter les contractions, je boullote devant un film ( Total recall 2012 ). Il est maintenant 5h du mat, la nuit fut loooooogue. Je n'ai pas encore mal mais je sens bien que les contractions s'intensifient et qu'à priori c'est pour aujourd'hui ! Cette pensée m'exite et me terrorise à la fois. Ce n'est pas parce que c'est mon 3e accouchement que rien ne peut nous arriver...On ne sait jamais comment ça va se passer.  

 

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  5h45, je monte me préparer dans la salle de bain. Ben oui quoi, c'est le grand jour, je veux être jolie pour mon bébé et mon homme ( et ne pas avoir une tête de morue sur les photos ! ). En plus cela tombe bien, la veille je me suis fait la totale : rasage, gommage, lavage des cheveux etc, du coup je me lance dans un brushing endiablé avec mon fer à lisser quand Jérome débarque dans la salle de bain. Les yeux éberlués il me demande ce que je fais à cette heure là à me pouponner. Je lui lance avec mon plus beau sourire que c'est pour aujourd'hui ! " T'es sûre?" me demande-t'il. "Oh oui ! Ca fait depuis 1h du mat' que j'y suis ! Tu n'iras pas travailler aujourd'hui ! "  

Les contractions s'intensifient vraiment, deviennent douloureuses mais supportables. Jérome et moi prenons un ptit dèj léger ( je sais que je n'aurais plus le droit de manger de toute la matinée). Comme c'est mercerdi nous devons faire garder nos 2 "grands". On se dit que 6h30 c'est encore un peu tot pour les réveiller et pour déranger ma belle-soeur Carine, puisque c'est sur elle que nous comptons. Vu l'évolution du travail, je sens qu'on a le temps, ce qui aurait pu ne pas être le cas car pour un 3e en général ça va super vite !

   7h je monte réveiller mes "grands". Bébinou n'est pas du tout content et commence à raler, je lui explique que le bébé arrive et qu'il faut qu'il aille chez sa tata, qu'il va jouer avec son cousin, et que ce soir il pourra rencontrer son petit frère. Ca ne lui passe pas vraiment et il est assez grincheux. Barbouille elle, se lève sans faire d'histoires, il faut dire qu'elle a le réveil plus facile ma fille.  

Pendant leur petit dèj, assise sur un gros ballon de gym ( merci Carine ! ), je gère au mieux les contractions qui me demandent de plus en plus d'efforts de concentration tant elles deviennent fortes. Cela fait depuis 7h que Jérome essaie de joindre Carine, pas de nouvelles. Personne ne répond, ni mon frère, ni ma belle-soeur, ni sur leur fixe ni sur leur portables respectifs... Mon autre frère étant au travail, je réfléchis déjà à quelle copine je vais pouvoir embêter un mercredi matin pour me garder mes enfants !

  Et enfin Carine décroche ! Allélua nous sommes sauvés ! Pas cool le coup de stress mais on n'a pas le temps de s'y attarder. 7h30 nous lui déposons les loulous et en route pour la mat ( juste à coté ).  

  A 7h45 me voici en salle de naissance. Un charmant élève sage-femme nous acceuille. Il s'appelle Maxime et finit en juin son école de sage-femme. A peine lui ai-je dit bonjour que je lui dit  "Je veux la péridurale au plus vite". Pas tant pour les contractions douloureuses, plutot parce que j'ai une trouille bleue d'accoucher sans péridurale. Oui je sais c'est stupide mais c'est comme ça : pour moi péridurale rime avec confort et sécurité, accoucher sans c'est l'inconnu et la souffrance.  

   Il me dit qu'il va faire son possible et commence par m'ausculter. Vu comment je suis douillette, je me dit que par rapport à mes douleurs je ne dois pas en être loin dans l'avancement du travail. Erreur : me voilà dilatée à 6 cm !!! Ma fierté intérieure est ravie et éxécute un parfait triple loots piqué !  

  Pour rappel, pour Barbouille je douillais déjà ma race alors que je n'étais dilatée qu'à 3 cm.... hum.

 

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  Maxime me fait une prise de sang, précieux sésame qui me donnera droit à la péri...ou pas ! Vient la partie pas cool où tu morfles sur ton lit en attendant que cela se passe, appareillée de partout ( goutte à goutte, prise de tension, monitoring pour suivre les contractions et les battements de coeur du bébé ). Jérome est détendu et m'aide à gérer les contractions qui là deviennent carrément méchantes.  

  Chaque fois que Maxime entre pour voir comment nous allons, je lui demande où en est ma péri. Il se montre bienveillant et rassurant alors je patiente....dans la douleur. Les contractions deviennent vraiment diifficiles à gérer. Si bien que lorsque l'équipe de l'anesthésiste entre dans la salle vers 8h45, je ne vois rien ni personne. Je ne suis plus que sensations et douleurs. Il n'y a plus rien autour de moi à part la voix de mon chéri, mon phare dans la tempête, qui m'aide à controler mes respirations, à ne pas me laisser submergepar par la souffrance. Chaque contraction menace de me faire perdre la raison, je m'accroche à mon homme et à mes respirations, je me controle pour ne pas sombrer... 

Je compte chaque contraction qui me séparent de la piqure magique, tout en gardant bien à l'esprit qu'elle peut ne pas fonstionner ou bien ne marcher qu'à moitié ( comme pour Barbouille ! ). *contraction* D'abord l'anesthésiste installe le champs stérile ( désinfecte la zone ) *contraction* puis pique une première fois pour anesthésier l'endroit où il va insérer la grosse aiguille après ( pour mémoire j'ai une peur bleue des aiguilles ). *contraction* et enfin il pique pour injecter la péridurale *contraction*

Dans ma tête je les insulte de tous les noms, je leur en veux de parler de tout et de rien, de plaisanter avec mon homme et entre eux pendant que je jongle. Je pense " grouillez-vous, mais grouillez-vous ! J'ai mal, j'ai maaaaaaal !" Mais je garde mes réflexions et mes considérations philosophiques pour moi, je sais me tenir quand même !

On me dit que la péri devrait faire son petit effet d'ici 15 min. Je calcule rapidemment qu'en 15 min, à raison d'une contraction toutes les 2 min, il m'en reste 8 maxi à supporter...alors je supporte...

9h30, la péri m'a sauvé du trou noir, j'ai changé de visage me disent Maxime et Jérome. Nouvel examen du col, je suis dilatée à 10 !!! Pas étonnant que je souffrais autant il y a 30min ! J'ai eu beaucoup de chance d'avoir eu droit à cette anesthésie !

Maxime me demande si je ressens l'envie de pousser. Rien. Soit le bébé n'est pas assez descendu, soit je suis tellement endormie que je n'ai plus de sensations. J'espère que cela ne m'empechera pas de pousser pour mettre mon bébé au monde. Le sage-femme me dit que le protocole veut que l'on attende au maximum 2h avant de commencer la phase d'expulsion, sauf si bien sûr l'envie de pousser me vient avant.

Les minutes s'allongent, Je suis fatiguée, Jérome tout comme moi en a marre et nous aimerions enfin rencontrer notre petit 3e. Régulièrement Maxime vient aux nouvelles mais rien, je n'éprouve pas cette irrépressible envie de pousser, alors que je l'avais bien eu pour les 2 premiers. Etrange comme les choses ne se déroulent jamais de la même manière...

Il est 11h du matin quand je recommence à avoir mal, malgré les rappels d'injection d'anesthésiant ( c'est moi qui les gère à l'aide d'une gachette ) et je commence sérieusement à en avoir ras-le-bol d'être arnachée de toute part. C'est incofortable et pénible. Ca suffit. Je dis à Maxime que j'ai envie de pousser ( ce qui n'est pas vrai mais va t'il aller vérifier ?! ). On se met alors tous en place, chacun à son poste de combat. Maxime et sa référente, l'auxilliaire de puériculture pour le bébé, Jérome et moi.

Pieds sur les étriers, j'attend une contraction pour pousser fort, et répète ce manège plusieurs fois. Je ne me rappelle plus si j'ai poussé longtemps, mais j'ai poussé fort, si fort que je suis passé du rose au violet ( tellement d'ailleurs que je me suis explosé pas mal de vaisseaux sanguins au niveau du visage et que 3 jours après on voyait encore que j'avais accouché ! ) 

Enfin c'est la libération ! Sans forceps, ni ventouse, Bouill'damour pointe sa petite frimousse à 11h48, ce mercredi 10 avril 2013, à 39 SA. Nous sommes ému et je suis soulagée. Soulagée car toute cette 3e grossesse et ce 3e accouchement ont été marqués par une idée qui m'a hanté tout du long. Nous avons des amis où dans leur famille, une femme est morte en couche à l'accouchement de son 3e enfant. Le père est rentré seul à la maison avec son nouveau-né, sans elle. Je n'en avais pas parlé à Jérome mais j'ai énormément repensé à cette histoire. J'appréhendais vraiment cet accouchement, peur de ne pas rentrer à la maison, peur de ne pas revoir mes enfants, peur de tous les abandonner. Alors lorsque l'on m'a posé mon tout petit sur le ventre, le sentiment qui m'a envahit était du soulagement pur. J'ai senti la chape de plombs qui me pesait depuis des mois se fissurer et disparaitre. J'ai regardé mon homme et mon bébé et je suis tombé amoureuse de ce petit bout. 

 

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Ensuite c'est l'expulsion du placenta, et 3 petits points pour moi car j'ai été éraflée, Maxime me dit que c'est pour l'esthétisme, j'ai envie de l'envoyer balader lui et son esthétisme de nénètte mais je me retiens, il a été si formidable avec nous que je le laisse faire. Tétée d'acceuil pour Bouill'damour et premier peau à peau. 

 

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Et depuis ?

6 mois que nous vivons dans la paix et l'harmonie. Bouill'damour a trouvé naturellement sa place. Malgré les bêtises et les facéties de Barbouille qui nous met régulièrement la misère, nous sommes unis et heureux. Bouill'damour est un bébé très agréable à vivre. Si j'ai parfois eu du mal à comprendre ses pleurs de nourrisson, j'ai souvent réussi à savoir ce qu'il lui arrivait. C'est un bébé calme, câlin, souriant; qui m'a offert un bel allaitement de 6 mois ( pas toujours facile mais j'en reparlerais ). On a fait équipe et on a tenu 6 mois d'une relation fusionnelle et charnelle. Pour notre plus grand bonheur à tous car même Jérome m'a trouvé épanouie, rien à voir donc avec mes 2 premiers allaitements.

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6 mois qui sont passé comme toujours extremement vite, et même s'il n'est pas toujours aisé de ne vivre qu'avec 1 salaire, je ne regrette pas mon choix de rester auprès de mes enfants et de me gaver de ces moments si précieux, si fugaces.

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Pourvu que Bouill'damour reste sur cette tendance de bébé parfait, on a encore un peu de temps avant le "terrible two" alors on en profite à fond. Et on l'aime à mourir, mais vous l'aurez compris ^^


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