C'est avec Sexy Sushi que s'ouvre l'Ouest Park Festival : trash, sexuel, obscène, les qualificatifs sont souvent du même registre pour décrire le duo, qui nous offre un live auquel on s'attendait : original. Si le tout semble un peu brouillon, c'est fidèle à l'esprit du groupe. Le concert est intéressant mais peut être difficile à aborder pour une découverte du groupe : les fans étaient donc conquis, alors que les autres étaient surtout surpris. En définitive, Sexy Sushi sur scène, c'est une expérience d’artistes qui repoussent les limites du politiquement correct. Un concert pour le moins détonnant (et étonnant)! On notera l’interprétation de Sex appeal pour clôturer la performance du duo.
Alors que Sexy Sushi laisse la place à Psykick Lyrikah, l'atmosphère se fait plus pesante et oppressante. Lorsque les basses tombent, les mots fusent comme des balles et le trio entre sur la scène du Tétris. Les beats électroniques puissants sont mêlés à une guitare électrique et à des paroles bien senties pour former un tout bien à part. Si l'ensemble est musicalement intéressant, il 'est peut-être pas assez entraînant au goût du public. L'excès de basses (d'ailleurs c'était en soi vraiment trop boom boom) rend les paroles difficiles à comprendre, c'est donc un groupe que l’on préférera écouter en version studio plutôt qu'en live, mais avec un réel enthousiasme ! Un bon son saturé, assez mélancolique et un vrai boulot sur les textes : intéressants.
Les membres d'Asian Dub Foundation ont quant à eux une énorme présence scénique, et nous livrent des performances vocales à la hauteur des meilleurs groupes de Dub ! Le public est entraîné par un vrai effort d'interactivité et de communication de la part d’ADF : ça « pogote » fort, au péril du Reflex de Groove ! Au niveau instrumental, c'est tout simplement puissant : un mix de beats bien trempés et de thèmes très chaleureux à la flûte. Un mariage de style réussi et entraînant, un public souvent sollicité mais encore très réceptif après les tumultueux Sexy Sushi !
Une atmosphère enfumée, des cuivres chaleureux et des textes toujours engagés même après plus de 40 ans de carrière : c'est bien Lee Scratch Perry qui monte ensuite sur scène. La légende « The Upsetter » réchauffe la froideur du Havre, les passages dub sont bien menés et le public globalement conquis. Fidèle à son style, le Jamaïcain livre une performance à la hauteur de sa réputation ! Des curieux rejoignent un public déjà important, le Havre échappe quelque temps à l’automne morose, dans des textes engagés mais qui n’oublient pas la joie de la scène. L’heure un peu tardive a peut-être un peu coûté à l’artiste; le roots reggae à 1h15 : un pari sans doute un peu audacieux de la part des organisateurs.
Il est 2h15 lorsque les 6 membres de Von Pariahs entrent sur la scène du Tétris, devant un public quelque peu clairsemé. Riffs puissants, un chanteur encore en pleine forme : le groupe sort les spectateurs du quasi sommeil en interprétant en long, en large et en travers son nouvel (et premier album) et les titres prennent une nouvelle dimension. On retiendra la version live de Skywalking que nous avons adoré ! Un souci de qualité musicale évident, une énergie contagieuse, Von Pariahs « fait du bruit » comme le résume le chanteur et la fin de la soirée du Ouest Park prend vie. La salle s’anime quoiqu'un peu sonnée par Hidden Tensions (titre de l’album ndlr). Bref, on aime, malgré l’heure tardive.
Un petit mot concernant le festival : les installations sont globalement satisfaisantes et intéressantes : à noter l’artiste Grand Guru dans la caravane spectacle qui a su faire trembler la tôle. Seul bémol, les soucis techniques lors des concerts : des problèmes de micro et de son récurrents ont troublé les concerts, mais sans entamer notre plaisir !
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