Tu naquis d’un condensé d’intangible
Cristallisant en ton sein l’invisible ;
Et d’y figer d’indicibles beautés.
Mais déjà bien las, sitôt enfanté,
D’errer en de si froides sommités,
De nuées, en éther céruléen,
Tu te vois entamer le cœur serein,
Puisque compagné de tes semblables,
Cette chute semblant interminable.
Et virevoltant de grâces légères,
Accomplis ton voyage vers la Terre.
Passées les maintes circonvolutions
Où naquirent tant de blanches passions,
Tu es paré, ainsi agglutiné,
A encontrer un sol fixe et gelé.
De ton manteau cotonneux bien couverts,
Monts et vallées peuvent passer l’hiver,
Pour s’épanouir au printemps d’un or vert.