Depuis l’arrivée de l’automne l’hiver, j’ai remisé toutes les fringues un peu trop légères dans le placard.
Et dans le lot, je me suis aperçue qu’il y avait un peu trop de vêtements qui étaient tachés, troués, plus à ma taille, plus à mon goût.
Alors j’ai fait du tri et purée c’était difficile.
J’avais du mal à jeter. Il y avait ce petit haut rose, mon préféré il fut un temps. Maintenant, il me paraît un peu trop audacieux en terme de dévoilement de nichons.
Ce top Gap qui m’accompagnait dans mes longues soirées d’été avec les copains quand je me sentais d’humeur sexy. Maintenant, je ne l’aime plus, les motifs me paraissent "cheap".
Ce pull noir Zara, porté maintes fois alors qu’il était vraisemblablement trop petit pour moi. Dès que je levais les bras, hop il remontait, je devais constamment le redescendre sur mon ventre.
Je mets tout dans des sacs poubelles, je fais des tas, ceux que je jette pour sûr, ceux pour lesquels j’hésite, ceux que je dois encore essayer pour voir si ça me va.
Puis je me dis qu’en accord avec moi-même, je vais tout mettre dans un conteneur dans la semaine.
Et puis le temps passe, j’ai du mal à me motiver, toujours une bonne vieille excuse pour ne pas le faire.
Et puis le weekend dernier, je sais pas ce qui me prend, mais je reprends tout ce bazar, fais un dernier tri. Et je pose tout près de ma porte. Ma décision est prise, demain je mets tout dans un relais vêtements.
Le lendemain, je m’apprête à sortir, je vais prendre un sac, mais quand je regarde, il y a un soutif sans bretelles qui dépasse. Celui-la. Porté sous une robe bustier à un mariage. Trop petit maintenant. Je farfouille encore un peu et en même temps que je déballe les fringues, plein de souvenirs me pètent littéralement à la tronche.
C’est dur.
Mouais pas besoin de chercher midi à quatorze heures pour que je me rende compte que je mets beaucoup trop d’affect dans tout ce bordel de vêtements. T’en séparer, ce serait un peu comme mettre un voile sur tes souvenirs non ? Oublier des gens, des moments de vie, voire te séparer de parties de toi que je me dis.
Je respire un grand coup, je regarde tout ça et je me dis qu’il est temps de laisser certaines choses derrière moi. Et que foutre tout ça dans une benne, une bonne fois pour toutes, c’est encore la meilleure chose à faire.
La meilleure, oui. Mais pas la plus facile.
Non.
Plus tard, j’ai mis mes deux gros sacs dans le conteneur.
En poursuivant, mon chemin, je n’ai pas eu une pointe de regrets.
Car, j’ai ressenti de la satisfaction.
Et puis.
Un énorme soulagement et l’idée que j’avais accompli un truc top pour moi, m’est venue.
Parce que j’avais libéré de l’espace pour ce qui allait suivre.
J’ai déjà hâte de savoir ce qui va se pointer.