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Les contes de la rose, chapitre III

Publié le 30 novembre 2013 par Observatoiredumensonge

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Jean-Marie Pieri nous propose un conte moderne sur l’incompétence des socialistes au pouvoir : à savourer avec délectation…

A l’Observatoire du MENSONGE, nous aimons la liberté de publier.

 TRIBUNE LIBRE 

*** Attention ce texte est une TRIBUNE LIBRE qui n’engage que son auteur***

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   Les contes de la rose   

Par Jean-Marie Pieri

Chapitre III       

   Entretien privé.

Valets, appariteurs, femmes de service se massaient dans la grande salle de réception pour écouter aux portes. D’étranges bruits parvenaient: meubles déplacés, course de talons sur le parquet, vaisselle brisée, un opéra tragi-comique se déroulait entrecoupé de cris, de chuchotements et de pleurs!

La première concubine criait, pestait, tapait du pied selon son habitude, la vaisselle volait dans tous les sens.

Le roi déconcerté tentait de mettre un frein à ce flot de reproches et de revendications les plus saugrenues.

⁃  Mais, je t’en prie, eu-eu, calme-toi, ne te mets pas dans tous ces états…

⁃  Tu m’avais promis… tu n’as pas tenu parole… mes désirs, mes ambitions tu les ignores… elle le fusilla du regard, je refuse de n’être qu’une potiche réservée à tes seuls caprices, à ton seul plaisir, le décorum ce n’est pas tout! J’ai aussi mon mot à dire, pleurnicha-t-elle!

⁃  Le roi leva les yeux au ciel, il haïssait les scènes et les conflits d’ordre sentimental, je suis rompu aux affaires les plus épineuses, j’ai su gérer avec succès les pires embuches, les plus sombres traquenards du jardin des roses, me débarrasser de l’Economiste, mais les femmes c’est une autre histoire, s’énerva-t-il en agitant ses petits bras, signe d’extrême contrariété. Sa manche gauche remonta et découvrit la chemise, son costume craquait aux entournures et partait dans tous les sens, maudit tailleur, incapable de me faire un costume correct, excédé il tira sur les pans de la veste.

⁃  N’en parlons plus! Elle a de la suite dans les idées, qu’elle est pénible, elle m’épuise, soupira-t-il. Tu auras, comme convenu, ton bureau au palais avec une équipe de collaborateurs attachés à ton service et…

⁃  Je veux les choisir moi-même! Tu entends, tu m’avais promis, elle le fixait en se tamponnant les yeux.

⁃  Bien, je vais donner des ordres à mon chef de cabinet, souffla-t-il avec inquiétude.

⁃  Inutile, laisse-moi cette initiative. Je le ferai moi-même si tu permets.

⁃  Le roi fit la grimace, là vraiment elle exagère, pensa-t-il, mais comment résister à une femme de caractère, alors il céda et avec un sourire forcé.

⁃  Je ne peux rien te refuser, mais sois discrète, on pourrait me le reprocher!

⁃  Cette décision t’appartient, tu es le roi, tu n’as aucun compte à leur rendre, trépigna la dame.

⁃  Hélas si, tu ne peux t’imaginer à quel point mes ennemis complotent dans mon dos et les pires serpents que je connaisse, appartiennent au jardin des roses, tous acharnés à ma perte, l’opposition est trop divisée, elle aboie mais ne mord pas, c’est grâce à la trahison de leurs chefs que j’ai réussi à m’imposer en écartant le seul qui aurait pu me tenir tête, il faut avouer que Dragon et ses soeurs ont finement joué le jeu pendant 5 ans, une campagne très ciblée sur l’adversaire "bashing et dénigrement" enfin la totale. Avouons aussi que le peuple m’a beaucoup aidé!

La dame impressionnée se radoucit et d’une voix de gorge roucoula, se jetant dans les bras du roi.

⁃  Tu as été merveilleux, ta victoire est digne d’Alexandre, le mérite t’en revient, tu as su trouver les mots justes qui plaisent au peuple et ta tirade restera dans les annales de l’éloquence et de la stratégie. Elle lui passa la main dans les cheveux, effleurant la calvitie naissante. L’émotion me faisait pleurer: transparence, justice sociale et équité, je hais les riches, les faire payer, les jeunes, l’aide aux migrants, le droit de vote, le mariage pour tous, le vivre ensemble, le progrès tant attendu un cocktail du tonnerre! C’était bien imaginé! Dieu était progressiste ce jour là!

Le roi s’apaisa, prit une pose avantageuse, son visage rond se détendit, les yeux pétillaient et il arbora ce sourire si photogénique qu’il réservait au public à chaque fois qu’un bain de foule se présentait, du coin de l’oeil il fixait le grand miroir au-dessus de la cheminée, il ajusta son sourire, tout concordait, la vie était belle.


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