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La mine déconfite de Princesse Shoufflette

Publié le 03 décembre 2013 par Desfraises

La mine déconfite de Princesse ShouffletteL'illustration n'a aucun rapport avec la choucroute. Ze choucroute, c'est le billet réédité qui suit. (Quand j'étais homme-à-tout-faire dans un petit hôtel 4 étoiles dans le 8e arrondissement de Paris) illustration © Plonk & Replonk 
La mine déconfite de Princesse Shoufflette lorsqu'elle entend le gars en face d'elle lui dire : « I'm just the bellboy » (je ne suis que le chasseur). En gros, je n'étais pas en mesure de répondre à ses récriminations, il fallait qu'elle voie cela avec la réceptionniste. Car j'avais d'autres chats à fouetter. Et notamment une voiture à aller chercher au garage. Je me débarrassais ainsi à bon compte d'un boulet. Et quel boulet !
Oh mais quel dommage que je ne puisse pas vous montrer sa carte de visite. Côté recto un cadre doré entourant un rectangle blanc sur lequel brillent de mille feux la mention "Princesse Shoufflette". En relief bien sûr. Côté verso le même cadre doré, une photo représentant une jeune femme le regard en coin, la main ornée de diamants, un boa de plumes blanches. Et ses coordonnées.
Shoufflette International Ltd.Ses coordonnées à Londres.Puis en Inde, où Sa Grâce signale à toutes fins utiles qu'elle possède 30 lignes téléphoniques.
Non mais quel dommage que je ne puisse pas non plus vous donner le site Internet dévoué à sa gloire ! En vrai, elle porte au compteur 20 ou 30 printemps de plus que ceux affichés sur la carte de visite.
Bref. Dans cet univers chic et toc du 8e arrondissement de Paris où j'échange encore du temps contre de l'argent, il y a des jours où l'on déploie des efforts surhumains pour ne pas se moquer de certains de nos clients roulant prétendûment sur l'or. 
Mais j'accorde volontiers aux gens de se moquer de moi. Exemple.
Ce matin, je marche d'un pas pressé vers notre charmant parking parisien (exigu et difficile d'accès), j'atteins le quatrième sous-sol, je grimpe dans la berline, je remonte un à un les sous-sols, prenant garde de ne pas commettre d'éraflure, j'ouvre le portail, descends un bout des Champs-Elysées, tourne à droite puis encore à droite. Sur le perron de l'hôtel, on attend impatiemment la livraison de la voiture. D'un tournemain, je coupe le contact, descends, et tends aux clients le trousseau de clés. Perplexes, ils déclarent : « Ça n'est pas notre voiture ! »

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