Tout était prêt depuis le courant novembre et j’attendais les premiers clients. Impatient comme toujours quand la saison reprend. Echaudé par mes déboires de l’an passé, j’ai revu à la baisse mes prétentions mais la boutique est ouverte.
Elles sont arrivées en début de week-end, les mésanges. Timidement certes, mais elles sont là. Pas bien nombreuses non plus. La joyeuse bande effervescente des années passées n’est plus, sont-elles parties vers des cieux plus accueillants, ont-elles été décimées par les prédateurs, à moins plus simplement que ce ne soient les pies de mon quartier qui n’éloignent mes gentilles visiteuses.
Car c’est un fait avéré, la population des pies est en augmentation bien visible et ces terribles oiseaux ne rigolent pas avec la notion de territoire. Leur agressivité ne craint personne, corneilles et pigeons pâtissent de leur courroux bruyant quand ils osent s’aventurer dans le secteur. En vol piqué ou rasant, les pies en noir et blanc comme nos flics, règlent la circulation à leur idée. Circulez y’a rien à voir ! Ouste les étrangers !
Pour les pigeons, je reconnais que cela m’arrange, car leurs dégueulasseries sur mon balcon et leur voracité à engloutir les provisions que je mettais à la disposition des petits passereaux nécessiteux m’ont écœuré plus d’une fois, l’hiver dernier. Mais le problème avec cette police ornithologique c’est qu’elle ne fait pas dans la nuance, un défaut inhérent au métier très certainement. Du coup, il y a moins de mésanges chez moi, elles évitent le domaine.
Je compte néanmoins sur la rigueur de l’hiver à venir, pour calmer l’ardeur des pies et pousser les mésanges à tenter leur chance en venant casser une petite graine chez moi. Au menu, boules de graisse et graines de tournesol à volonté !