★ un cadeau de noël unique ★

Publié le 04 décembre 2013 par Uncharles @charlesduvoyage


70×100 cm
800€

une dizaine de jours à bamako, dont une semaine de canicule ; on en parle dans la presse, je n’invente rien ; écrasé par la chaleur ;
deux séances de peinture à la volé, avec les petits du quartier ;
beaucoup de siestes, de bains dans le niger, des douches à répétition, ici l’eau ne manque pas ; elle est même très bonne à boire ; avec un petit goût de roche et suivant les jours un léger goût de terre ;
ce soir le ciel s’épaissit, il y a de l’orage, ça va bien finir par craquer, hum une bonne averse tropicale, dix degrés de moins ;
mais rien à faire, le vent qui sent la pluie d’on ne sait où est chaud, brûlant même ; il tombe trois gouttes, et puis rien, l’espoir de fraîcheur s’évapore ;
maintenant il fait nuit, toujours aussi chaud ; le ventilateur au plafond bloqué sur vitesse maximale brasse l’air chaud, rendu généreusement par les murs de la maison chauffée toute la journée ; je m’endors ;
je ne sais à quelle heure soudain l’air s’épaissit, j’ai du mal à respirer, dans un demi sommeil, je pense vite, j’essaye de comprendre ce qui se passe, où suis-je ; je dois participer à une expérience, on m’a mis dans une pièce surchauffée, fermée, je vais en ressortir et bien rigoler et respirer normalement ;
mais ça dure, l’expérience est moins drôle, ce ne doit pas être ça ;
je me réveille, il y a une coupure de jus, le ventilateur s’est arrêté, il fait nuit noire, mais je vois l’air devant moi, solide et têtu, refusant tout net de se faire respirer ;
j’ai la sensation d’être un poisson, hors de l’eau ; rien ne sert de paniquer, ou de me révolter contre cette situation ; je sais bien que ça ne sert à rien ;
à moins de partir nu dans la nuit à la recherche d’un hôtel quatre étoiles, ou d’une banque ;
je sors de la chambre, pareil, je sors dans le jardin pareil, je n’y crois pas, c’est bon je capitule ; rien à faire que d’essayer de dormir en suant et sans respirer ;
je retiens mon souffle, jusqu’à demain, l’électricité revient le ventilateur re-brasse l’air chaud, ça va mieux je me rendors
extrait de "les pieds sur terre"