Magazine Journal intime

Les rituels de l'épilation

Publié le 09 mai 2008 par Anaïs Valente
C'est Moustique qui m'a suggéré ce thème, après avoir passé un dimanche (enfin un bout de dimanche) en compagnie de sa môman, avachies toutes deux sur des transats.  A faire quoi ?  Manger des glaces ?  Que nenni ?  Siroter des cocktails ?  Que nenni.  Cancaner sur les collègues, les mecs, les boss chéris et les amoureux transis ?  Que nenni.  Lire, se culturer avec Voilà ou autre revue du style ?  Que nenni.  Barbecuter ?  Que nenni.
Elles se sont épilé le maillot à la pince, sur leur transat, en plein soleil.  
Voilà à quoi en sont réduites les femmes le dimanche : à s'épiler le bikini.  En troupeau, qui plus est.  Oui, bon, mère-fille, c'est un tout petit troupeau, mais l'instinct grégaire est bien présent.
Moi, je ne m'épile pas le maillot en plein soleil.  Ça donne chaud, d'être en plein soleil.  Et puis, pour s'épiler le maillot, faut se pencher, sauf à avoir le maillot à hauteur du visage, mais alors on appelle ça une moustache.  Et quand on se penche, ça fait des plis de shar-pei dans le bide.  Enfin chez moi, avec mon gros bidou plein d'air.  Ensuite on bronze à rayures... tout ça pour extirper quelques poils, moi je dis non, non et non.
Moi, de toute façon, je ne me mets jamais au soleil.  J'adore le soleil.  Mais à l'ombre.  Uniquement à l'ombre.  Sous le parasol.  Avec juste du soleil sur mes pieds et, à la rigueur, sur mes mollets.  Mais pas plus haut, sinon je meurs.  Je meurs de chaud.  Et de soif.  Et je sue.  Et je pue.  Alors, si je m'épile en plus, je risque l'insolation à coup sûr.  Je vais tout de même pas risquer ma vie pour quelques poils.
En plus, je ne m'épile pas en compagnie de ma môman, même si cette dernière s'est longtemps adonnée à ce plaisir subtil en ma compagnie, du temps oùsque je n'avais pas de poils, moi, et oùsque le progrès n'avait pas envahi nos vie, et oùsqu'elle s'enduisait courageusement les mollets de coq (on a les mêmes) de cire chaude, qu'il fallait ensuite arracher violemment, puis filtrer avec un bout de tissu pour récupérer les poils d'une part, et la cire d'autre part.  Un job à temps plein ma bonne Dame.  Et un traumatisme.  J'ai même, à l'occasion, eu le plaisir d'arracher sadiquement, à l'aide d'une pince, des poils de 4 centimètres (non, je ne suis pas marseillaise, ils faisaient 4 centimètres, ce devait être des poils mutants ou transgéniques) qui avaient élu domicile à l'arrière de ses cuisses de grenouille (on a les mêmes).  Ne lui dites pas que je vous l'ai dit sinon elle me tue...
Donc, moi, je m'épile bien au frais chez moi.  Toute seule.  Dans l'intimité.
Quand je m'épile, du moins... Le célibat a du bon, il permet d'avoir des jambes de yéti, des dessous de bras de guenon et un maillot en brosse à cabinet sans gêner personne.  Mais bon, une fois le printemps reviendu, ou plutôt une fois le soleil réapparu, j'opte pour une coupe plus légère.  Un toilettage en bonne et due forme.  In-dis-pen-sa-ble.  Adieu la foufoune, les aisselles et les jambes broussailleuses, bonjour le corps de déesse imberbe.  Si, si, de déesse, j'insiste.  
Et je m'épile à la pince.  Poil après poil.  Les femmes font preuve d'un courage démentiel à ce niveau là non ?  S'arracher ainsi, durant des heures, durant des années, chaque poil disgracieux, ça relève de l'exploit.  Limite si on devrait pas entrer au Guinness Book pour résistance à la torture... et tout ça pour vous, Messieurs...
Enfin, vous le savez, moi j'aime pas du tout les poils chez les hommes, alors mon futur mec à moi, s'il se présente un jour au portillon, il a intérêt soit à en être dépourvu, soit à me laisser lui arracher les poils, sadiquement, l'un après l'autre, aaaaaah quelle jouissance ce sera.  Je sens que je vais adorer.  A-DO-RER.  J'en bave d'envie.
Et vous ?  Les poils, vous les aimez sur vos hommes ou dans leur poubelle ?  Et vos poils à vous rien qu'à vous, vous les arrachez où ?  Seule ?  Avec quoi ?  Je veux tout savoir sur la vie et la mort de ces compagnons de vie.  Ah ben si, compagnons de vie !
Illu de Galourde.
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