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Jean-Marie Pieri nous propose un conte moderne sur l’incompétence des socialistes au pouvoir : à savourer avec délectation…
A l’Observatoire du MENSONGE, nous aimons la liberté de publier.
TRIBUNE LIBRE
*** Attention ce texte est une TRIBUNE LIBRE qui n’engage que son auteur***
Les contes de la rose
Par Jean-Marie Pieri
Chapitre V
Convocation du 1er Jardinier.
Le roi saisit amoureusement son téléphone crypté pour répondre à un appel.
⁃ Qu’il entre, je l’attends!
L’huissier en gants blancs laissa entrer un homme fluet et au regard fuyant, pour se donner une contenance il grimaçait un sourire qui découvrait une solide dentition jaunâtre et une brillante calvitie.
⁃ Monsieur le 1er Jardinier, je vous en prie, chantonna le roi avec ironie, merci d’avoir répondu à mon invitation…
⁃ C’est un plaisir, fit l’autre obséquieux et dans son for intérieur… "tu parles d’une invitation, il me déteste, il a fait des pieds et des mains pour empêcher ma nomination à ce poste de premier jardinier" il se gratta avec contrariété le sommet du front.
⁃ … l’état de mon jardin me préoccupe, mes roses sont si fragiles, si perdues elles demandent tant d’amour, de dévouement, de soin … je ne peux plus le voir en peinture cet animal, pensa-t-il, j’ai fait des pieds et des mains… le parasite, la grande maline des terres du nord a pesé de tout son poids pour me contrarier, autant réchauffer un serpent!
⁃ Mais ce n’est pas ce que j’…, va-t-il enfin être plus clair, soupira le premier jardinier, que me raconte-t-il, aurait-il été informé de quelque chose et par qui, je reconnais la main du nonce apostolique, mon concurrent malheureux c’est son oeuvre … son regard témoignait de cette incertitude qui le tourmentait.
⁃ Je sais, je sais tout… fit le roi avec le sourire énigmatique du Bouddha, emprunt fait à Dieu, l’un de ses prédécesseurs, il s’essayait parfois dans ses discours à imiter la voix, la gestuelle et les intonations du modèle!
⁃ Le jardinier pris de panique ouvrait des yeux ronds, fit tomber ses lunettes qu’il ramassa prestement.
⁃ Venons-en au fait, mon ami… le roi le fixait d’un regard froid, comme une mouche importune sur une nappe blanche, quelle souplesse, l’habitude des courbettes sans doute, c’était ainsi à la cour de Dieu.
⁃ Cela ne présage rien de bon, déglutit l’autre, que veut-il enfin, j’ai ma fierté quand-même et le premier jardinier a droit à certains égards, dit-il à voix haute.
⁃ Le premier jardinier, en effet, les mérite mais il doit s’en montrer digne et prendre toute la mesure de la fonction, j’en sais quelque chose, non!
⁃ L’autre penaud baissa la tête soumis.
⁃ Occupe-toi de tes fleurs, tiens ta langue et n’entre pas dans le débat, sauf pour applaudir mes décisions. Sais-tu ce que Staline a dit à la veuve de Lénine, tu n’es pas la veuve de Lénine, "on peut facilement trouver une autre veuve de Lénine" je ne veux plus de couacs et c’est un conseil que je te donne! Plus d’avis, ni de jugement personnel qui contrarient la feuille de route… tu peux sortir.
L’autre s’inclina et sortit à reculons!
Le roi, satisfait de sa prestation, se frotta les mains, s’empara de la clochette, un huissier surgit comme un diable de sa boite.
⁃ Amenez-moi, s’il-vous-plait, quelque chose à grignoter, un repas froid fera l’affaire, enfin vous savez quoi, une petite collation, café et jus de fruit, mais surtout n’oubliez pas petits fours et gâteaux.
L’huissier s’éclipsa par une porte dérobée.
Le téléphone personnel sonna plusieurs fois d’une manière persistante, puis cessa, le roi surpris regarda la belle pendule incrustée de nacre qui lui faisait face: sur les panneaux dessins champêtres, pâtres joufflus et demoiselles dodues dans leur quête effrénée des plaisirs échappaient au temps qui nous est compté. Il soupira pris de nostalgie.
Le téléphone officiel grésilla. Le roi décrocha.