passerelle

Publié le 09 décembre 2013 par Pjjp44

Pour essayer de comprendre mais encore, de combler le fossé
séparant, ennuyant, compliquant mystérieusement
deux branches d'une même vie,
on choisit  de jouer les intermédiaires
de trouver un état de latence
qu'on finit par nommer  -Adolescence-
comme  ressource arborescente  d'adultes en fuite irrationnelle  de l'enfance.
MAIS
A quel moment tout cela commence?
Quel usage et quelles responsabilités?.
Comment interpréter ce qu'on porte en croyant le laisser, avec le regard de celui qui dû être grand,
un beau jour, sans même s'en apercevoir
ou "juste"
pour ne plus avoir à demander la permission d'exister;
histoire d'avancer  avec le courant,
ou le sens de la marche
-pour les plus terre à terre-.
 Du  gué d'entre les rives,
il fallut un examen de passage
et  faire semblant de répondre à la question
que l'Homme autoproclamé
se posait
laborieusement.
"Qui es-tu, toi qui n'est plus et pas encore ? "
Dans les saisons d'années élastiques repérées par la pensée
où toutes les tempêtes, les sécheresses, les peurs, les colères, et les voluptés
se croisaient, s'annihilaient, s'emmêlaient...
à la vitesse du grand vent de l'inconnu,
on posa  tant bien que mal des passerelles,
des points de convergence et de friction
vers l'étrange
 étranger devenu.
 d'une jeune pousse d'Humanité  en quête d'elle même.

Texte à papy
"12 ans, 12 ans seulement pour comprendre ta mécanique compliquée,c'est comme écrire son autobiographie en deux jours. J'aurais voulu savoir pourquoi tu as déménagé loin de tout pour te réfugier, te donner à une routine lourde et rurale. J'aurais voulu connaître qui tu cachais derrière le petit vieux que tu cherchais à nous montrer. J'aurais voulu te voir autrement qu’un gentil promeneur, qu'un mangeur de saucisson que tu croyais être. Mais plus tu te prenais à ton jeu, plus tu t'enfermais dans ton petit village, avec ton chat, les vaches et les arbres, plus tu te révélais. Et quand tu criais, quand tu te mettais en colère contre le monde que tu avais quitté, moi je ne voyais qu'un homme qui craque, trop fier pour revenir en arrière, et qui pourtant a peur d'avancer. Eh oui, homme d'acier, on ne peut effacer le temps qu'il y a derrière nous. Tu te prenais pour un cow-boy mais tu ne supportais pas la solitude qui te rongeait. Et pourtant, tu aimais les chemins, ta maison, les prunes que tu ne voulais pas quitter.
Mais avant tout, j'aurais voulu que tu me connaisses, que tu me lises et j'ai l'impression que je te ressemble, que je te suis presque semblable. Et c'est aussi pour toi et grâce à toi que je changerai. Merci et au revoir papy. Je ne te dirai pas « adieu » car je n'ai qu'à regarder les mauvaises herbes qui percent le béton pour te revoir. Les mauvaises herbes que j'aime parce que ce ne sont pas nos larbins, parce qu'elles ne se transforment pas en tulipes pour nous plaire. Elles se perdent sur le macadam. Tu vois, celles qui te ressemblent, celles qui nous ressemblent.
Je t'aime ô papy. Ce sont des mots que je ne t'ai jamais dits, mais comme toi, j'ai toujours un train de retard." M.

"Il y a des choses de l'enfance que seule l'enfance connaît" -Colum McCann-



"Il reste toujours quelque chose de l'enfance, toujours..."
-Marguerite Duras-