Beau Merle, siffleur pas moqueur, et Souricette, œil vif pelage doux, se rencontraient chaque jour, sous la ramure.
Ils se connaissaient depuis longtemps.
Elle écoutait avec ravissement les sifflotements de ce célèbre virtuose de la gent ailée, enchanter l'alentour. - “ Siffle Beau Brun, ton plumage est-il semblable à ton ramage ? “- ( Souricette taquinait ses classiques ! )
Il aimait l'entendre raconter des histoires fabuleuses, réciter les comptines rigolotes, qui faisaient la joie des familles de “ trotte menu “ et autres rats des campagnes alentour.
Ainsi passaient, sagement, les jours et les saisons.
Par un bel après-midi d'automne, la brise venue des collines avait, dans un souffle, chantonné : “ un petit poisson, un petit oiseau s'aimaient d'amour tendre … “
Ce fut la révélation.
Tout était possible, Oh! l'heureux présage, l'invite au plaisir intense et complice, à l'instant mille fois rêvé, mille fois désiré.
Premiers regards, premiers émois.
Souricette, troublée, avait permis le frôlement soyeux.
Beau Merle, conquérant timide, avait osé la caresse et murmuré : - “ Ah ! te prendre sous mon aile “.
Heure exquise, à l'indicible volupté, folle passion, douce fourrure et belles plumes, corps et âmes mêlés.
Puis, impatient, l'implacable sablier, avait bousculé le temps.
Beau Merle, siffleur pas moqueur, le cœur lourd mais les yeux plein d'étoiles, s'était envolé dans la lumière du jour finissant.
et Souricette, œil vif pelage doux, s'en était allée se perdre dans les chemins creux, en rêvant que demain, oui demain, peut-être … à tire d'aile …
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P.S. : pour défi du samedi, consigne : rencontre.