"Une phrase s'est mise en travers de mon chemin.
Des nuits entières j'ai dû lutter, lui chercher une possible cohérence, quêter pour elle un peu d'harmonie.
Qu'elle s'effondre je m'effondre avec.
D'elle dépend mon salut.
Ni les subjonctifs ni tous les autres raffinements ne m'ont manifesté la moindre compassion.
Quant à faire mine de collaborer avec moi...
Alors j'ai touché la vérité, la flagrante vérité de ma folie.
Désormais, je l'empoigne et la contemple: elle s'apaise, je m'apaise-elle se crispe et je me crispe moi aussi- je m'efforce de faire de mon mieux..."
"Lorsque vous vous asseyez dans une chambre, cherchant sur le mur un interlocuteur, une amie à travers le bouquet de fleurs fanées, ou un correspondant au bout d'un téléphone dont la ligne est coupée depuis longtemps;
Lorsque vous vous souvenez et lorsque vous prenez conscience de n'avoir rien fait d'autre votre vie durant que vous souvenir des choses et des souvenirs eux-mêmes, et que vous n'êtes qu'un être de souvenir,
Lorsque vous vous asseyez et devez penser à la façon de vous asseoir puisque dès que vous êtes assis une sorte de poigne d'ombre vient vous expulser de la place que vous croyiez enfin votre,
Lorsque les chambres, dans leur langue que seules comprennent les choses et les chambres, se chuchotent entre elles: "Attention! Voici un cobaye pour notre ironie..."
Lorsque les murs eux-mêmes conspirent contre vous, l'oreille aiguisée à vous écouter, moquant votre détresses et la devinant là où vous ne l'entendez pas, ou pas encore, puisque vous ne la reconnaissez qu'à ce hoquet perpétuel de l'âme,
.../..."
".../...Et vous allez reprendre votre enfance, épeler
L'être de soi le soi de l'être
..../..."
trois extraits de "Chants de la folie de l'être" de Kadhim Jihad- Editions Tarabuste
"J'ai des problèmes de conjugaison.
Le passé est tellement présent.