Mon écriture se ressent-elle de cette absence de combativité ? Journée de doutes, journée de corrections, journée de ras-le-bol. Encore.Pourquoi continuer à corriger ce roman qui n’en est pas encore un alors que tant de jeunes veulent publier? Pourquoi je ne laisse pas ma place? Comme Janette qui s’incruste, mais elle a au moins le mérite d’être dans les A,B ou C des vedettes qui ont encore la cote. Ai-je été L ou même Z dans ma vie? Peu importe.
Pourquoi je m’obstine à vouloir publier? Ou penser que si j’avais un agent…Me contenter d’aider les autres ne me suffit pas? Me sens à nouveau pathétique à ne pas décrocher.Pourquoi ne pas me contenter de lire, de voyager, de prendre des photos et d’en parler si je tiens tant à écrire?
Bien sûr, je n’écris pas comme une jeune de trente ans, pas comme une jeune qui sort d’un cours de création littéraire, mais est-ce incompatible avec la publication québécoise actuelle? J’espère bien que non, parce qu’après la lecture par deux cinquantenaires qui me donneront leur avis, mon manuscrit prendra le chemin des éditeurs. Les éditeurs, comme certains galeristes avec les artistes, ne publient-ils que des jeunes qui peuvent leur assurer une certaine pérennité? À moins que l’auteur-e soit connu-e, alors dans ce cas, l’âge devient expérience, et leur notoriété, gage de succès. Je ne suis pas connue et je n’ai plus trente ans depuis longtemps. Il faut juste travailler plus fort. Pour quelqu’un qui n’est pas combatif, le temps va être long !Peut-être pas combative, peut-être un peu paresseuse, mais patiente, résolue, têtue, alors ça devrait aller.Journée de questions sans réponses, journée de remontée, journée d’encouragement.
(photo de l'auteure, en espérant que ce soit des lamas et non des alpagas ou qu'à tout le moins les deux races soient têtues!)
