Bonjour à celles et ceux qui savent qu'ils ont eu un coloc un jour, qui voient encore quelques traces de son existence de temps en temps mais ne l'ont pas croisé en vrai depuis mars 1997
Caresses à Tigris alias Gato
Bonjour aux zotres
Moi vouloir chat (épisode 1)
Troupeau de chats chercher maison (épisode 2)
Transport de chat choisi par moi épineux (épisose 3)
Chaque lundi un nouvel épisode depuis le 25/11/2013. le premier est ici
Quand j'ai ouvert la porte de chez moi c'était à la fois la fin d'un calvaire et, potentiellement, à en croire la bénévole évoquée à l'épisode 2 (ici), le début d'un autre. Je me suis dit que j'allais vite être renseignée et, un peu comme on n'a que quelques secondes pour faire bonne (ou mauvaise) impression lors d'un entretien d'embauche, je savais que les premières réactions du matou à son nouvel environnement seraient déterminantes pour la suite. Une des clefs du succès de cette adoption résidait dans les premières minutes et, j'en étais sûre, dans le choix du lieu où j'allais poser et ouvrir la cage de mon nouveau coloc.
J'ai décidé de la poser sur le canapé, d'ouvrir la porte et de m'éloigner un peu, de le laisser en sortir à son rythme. J'avais négligeamment jeté un vieux plaid ikea rouge à l'autre bout du canapé.
Gato est sorti à la fois rapidement et lentement c'est à dire quasi immédiatement après l'ouverture de la boite à chat mais avec un luxe de précautions, une lenteur dans les gestes silencieux, qui feraient pâlir d'envie le moindre acteur d'une série policière au moment où, l'arme au poing, il traque le méchant dans un vieux bâtiment industriel abandonné.
Il a sauté par terre comme au ralenti et a regardé autour de soi, sans doute à la recherche de l'ennemi(e) (moi ?). Je me suis approchée doucement en lui parlant et là encore la métaphore policière est flagrante. J'étais dans le rôle de la négociatrice qui pose son flinge par terre et avance lentement pour raisonner le forcené et aboutir à sa rédition sans qu'il fasse de victimes. J'ai dû avoir un deug de psychologie féline dans une vie antérieure car j'ai pu attraper le chat (MOOOOON chat) et le poser sur le plaid rouge.
J'avoue en avoir conçu et en concevoir encore une certaine fierté voire une fierté certaine. Et puis ça m'a rassurée pour la suite jusqu'à ce que j'entende "maaaouw" (très différent de "miaou").
Le calme avant la tempête ?
Ce premier maaaouw fut bientôt suivi d'un 2e puis d'un 3e puis d'autres et j'en analysai avec crainte la fréquence et l'amplitude. Ces maaaouw étaient visiblement plaintifs ou plutôt craintifs, assez timides, et en tout cas bien loin du volume sonore à faire trembler les mûrs prédit par la bénévole. En outre, leur fréquence a rapidement eu tendance à s'espacer. Je poussai un ouf de soulagement intérieur non dénué de vigilance tant j'avais conscience que rien n'était encore gagné.
Le deuxième point positif fut que celui qui ne s'appelait pas encore Gato (mais déjà plus Tigris tant j'ai instantanément trouvé ce nom affreux, débile, non adapté à un gros matou n'ayant rien de "ti" (mais tout de gris certes) et peu euphonique) resta sur la couverture à la fois suffisamment longtemps pour que je comprenne qu'il s'y sentait à l'aise et suffisamment peu de temps pour montrer qu'il possédait plus de curiosité que de crainte envers son nouvel environnement.
Toutes oreilles dressées, toutes narines ouvertes, toutes poustaches dehors, l'ex-Tigris et futur Gato au sauté du canapé dans un ralenti pétri d'élégance non sans rappeler Keanu Reeves dans Matrix (je comprendrais que vous puissiez douter voire discuter cette affirmation).
Le troisième point positif était que je n'avais aucun mal à attraper mon coloc. Aussi l'ai-je rapidement orienté vers la cuisine pour qu'il poursuive la visite et comprenne où se situait son coin repas... ce en quoi il fut aidé par une gamelle pleinde de pâté pour chat qu'il engloutit en moins de temps qu'il ne m'en avait fallu pour le servir.
Avais-je vendu la peau de l'ours (enfin... du chat) trop tôt ? Avais-je surestimé la simplicité de cette adaptation quasi immédiate des lieux ? Toujours est-il que, rapidement, les maaaouw ont repris. Toujours d'un volume sonore allant du bas plaintif au fort vindicatif mais restant dans le domaine de l'acceptable. A chaque maaaouw je répondait par un "oui" compatissant ou une question de pure forme. La fréquence de ses manifestations sonores était elle aussi très supportable et elles étaient entrecoupées de longues plages de silence félin pendant lesquelles je tentais de maintenir un dialogue plus constructif et apaisé où je faisais une analyse de la situation, compatissait au stress que j'imaginais sans peine pour mon coloc dans ce nouvel environnement à découvrir, à apprivoiser.
Les maaaouw ne cessant pas, je décidai de dormir dans le salon pour ne pas laisser mon chat tout seul la première nuit et ajouter à son traumatisme. Même si j'ai échappé aux hurlements nocturnes, la suite prouvera que ce n'était pas forcément la meilleure idée qui soit pour un "détail" qui prouvera, lui aussi, que si j'ai peut-être eu un deug en psychologie féline, je n'ai pas encore atteint le niveau licence... mais j'y travaille avec assiduité depuis le 23/11 !
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