Magazine Jardin

Les pieds nickelés

Publié le 14 décembre 2013 par Sambuca

Une fois n'est pas coutume, je vais rédiger une note sans photos. Cela me facilite la vie car mon bug blogspirit n'est pas résolu, je n'ai même pas une petite réponse du genre on s'en occupe.

Un commentaire de Claudette m'a donné à réfléchir :

mais alors, où est l'explication, ce sont des potes à vos rednecks habituels ou quoi?
On se demande qui vous gênez? Il est vrai que les cons sont parfois difficiles à comprendre...

J'aurais dû trouver cela évident mais j'ai beaucoup de difficultés à voir le mal et la bêtise. Claudette se trompe sur la nature des personnages, ce ne sont pas des rednecks mais des pieds nickelés : paresseux le plus souvent ridicules qui font les pires bêtises pour ne pas avoir à travailler. Mais pour le reste, elle a raison.

J'ai refait dans ma petite tête l'historique de ma présence à Romilly. J'ai acheté ce terrain sans en discuter le prix. Il n'était pas cher et c'est normal car il est non constructible, inondable, sans eau, sans électricité et sans espoir qu'il soit viabilisé un jour. C'est de loin le plus grand (5000 m2) des petits terrains qui bordent le chemin. Pourtant son prix était trop élevé pour certains.

La famille avec enfants dont j'ai déjà parlé s'est installée sur un terrain très petit quelques mois plus tard. Un jour la mère (vous savez, celle qui dit à ses enfants que ce n'est pas grave de voler les riches dont je suis) m'a dit qu'ils avaient voulu acheter mon terrain mais qu'il était beaucoup trop cher pour eux.

Quelque temps plus tard un jeune homme m'a abordée pour me dire qu'il voulait acheter mon terrain. Je lui ai dit que je ne vendais pas et je lui ai montré d'autres terrains à vendre, certes plus petits. Mais non, c'est le mien qu'il voulait. Il voulait y installer du matériel pour une brocante ! et donner accès à ce terrain sur la départementale dont il est séparé par 5 à 10m et un large fossé de drainage obligatoire et dessiné sur le cadastre. Tout ça dans une zone écologiquement sensible où normalement rien d'autre que du végétal n'est permis. Mais les pieds nickelés n'ont peur de rien puisque la municipalité ferme les yeux sur leurs installations et activités.

Voilà donc ce que j'ai compris : mon terrain était à vendre depuis longtemps et ils espéraient que son prix baisse faute d'acheteurs. Et j'ai commis l'horrible forfait de l'acheter. Mais tout espoir n'est pas perdu pour nos pieds nickelés. C'est pourquoi ils détruisent le chemin et mon terrain, et uniquement mon terrain, pour m'en dégoûter et m'obliger à m'en séparer. Avec un chemin hors d'usage, il ne vaudra plus grand chose. Il y a d'ailleurs un petit terrain bien entretenu, avant le mien dans le chemin, qui est à vendre et ne trouve pas acheteur depuis des mois. Qui voudrait l'acheter dans un chemin défoncé semé d'ordures ?

Imaginez vous cette zone de nature idyllique remplie de détritus, de casses automobiles, de stockage de brocante de bas niveau ? Qu'en pensez-vous, Monsieur le Maire ?

Je sais que mes pieds nickelés, fange de la société, me lisent. Je voudrais donc leur donner quelques informations. Je ne vendrai jamais ce terrain, quoiqu'il arrive. Et pas d'espoir de l'acheter à vil prix à mon héritier qui n'y comprendra rien. J'ai pris rendez-vous chez mon notaire. Je n'avais pas fait de testament, je n'ai qu'un seul héritier. Mais je ne peux lui laisser la charge de ce nid de vipères. Je vais donc léguer ce terrain à un organisme de défense de la nature. Ils n'ont définitivement aucune chance de l'avoir un jour.


Retour à La Une de Logo Paperblog

Dossier Paperblog

Magazine