Selon la fameuse expression, « un raciste est quelqu’un qui se trompe de colère ». Un raciste est quelqu’un qui établit une hiérarchie entre différentes races humaines, qui pourtant n’existent pas au sein de notre espèce. Un raciste est donc avant tout quelqu’un qui se trompe de vocabulaire.
En effet, un consensus scientifique admet qu’il peut exister davantage de différences génétiques entre deux individus issus d’un même sous-groupe humain qu’entre deux individus de deux sous-groupes différents. Plus de différences entre deux papous de Nouvelle-Guinée qu’entre Marine Le Pen et le Mollah Omar. Par exemple, en cas de transfusion sanguine, un pygmée peut sauver la vie d’un skinhead. De même que ce skinhead peut mourir s’il en reçoit d’un de ses frères au groupe sanguin non compatible, quand bien même il serait son frère de sang.
Dès lors, il convient d’abandonner le vocable « racisme » au profit d’un autre désignant beaucoup plus précisément un phénomène lié à une pathologie bien spécifique. La peur panique et irraisonnée de la différence : la xénophobie. Une maladie mentale malheureusement très répandue, accentuée le plus souvent par l’ignorance des processus biologiques. Fâcheux lorsqu’on prétend la supériorité de certaines caractéristiques. Gênant lorsqu’on parle de gène.
Pour pallier son angoisse, l’individu touché par ce symptôme développera un besoin irrépressible de dominer celles et ceux dont il perçoit uniquement les dissemblances. Allant même jusqu’à s’attribuer des signes distinctifs qu’il ne possède pas. C’est ainsi qu’il peut évoquer sa fierté d’appartenir à la « race blanche », faisant ainsi référence à sa prétendue couleur de peau. Alors qu’il devrait plutôt parler de race « rose pâle ».
Seul un traitement pédagogique permettrait d’endiguer cette épidémie qui sévit sur tous les continents, au delà des clivages culturels et géographiques, prouvant une fois de plus l’homogénéité de l’Homo sapiens. Le regretté Nelson Mandela avait parfaitement assimilé cela en refusant d’engager une démarche vengeresse vis à vis de ces anciens tortionnaires. Sachant précisément que cette répression aurait alors consisté en une répression contre lui même.
Car détester la prétendue race des autres revient à détester la prétendue sienne. Selon l’adage suicidaire : « Hais ton prochain comme toi même ».
Guillaume Meurice
14/12/2013