Il m'a terrifiée, je l'ai craint puis attendu, ce fichu divorce. Auquel je suis enfin arrivée un beau jour de l'été 2013. Déménagement dans une petit studio ensoleillé, premiers pas seule et soulagée. Ah bon, quand ma fille n'est pas là je ne suis pas obligée de cuisiner. Et si j'ai envie d'aller au ciné après le travail, d'aller au resto avec une amie, je ne dois prévenir personne…Ivresse des premiers jours et semaines. Sourire constant accroché aux lèvres, bonne humeur, optimisme, certitude que quelque chose de bien va m'arriver. Présence constante et chaleureuse d'une amie. Et comme par magie, des propositions de travail qui pleuvent… Puis parfois la solitude qui me tombe dessus comme une chape de plomb. Se coucher et s'éveiller seule, rentrer seule après une journée de travail alors que l'obscurité est déjà profonde. Perspective des fêtes à passer en solitaire. A la place de la délectation face à de longues heures de tranquillité, l'angoisse qui monte… Et si je devais toujours rester ainsi, si je ne parvenais pas à "refaire" ma vie, si la vie se figeait dans ces moments-là? Mystères du mal et de la joie de vivre qui va et vient sans raison apparente comme dans la chanson de Barbara. Heureusement le lendemain, le monde reprend des couleurs et je profite à nouveau, je lis beaucoup, je regarde des séries immodérément, je prépare un gâteau et son odeur délicieuse contient comme une promesse de jours meilleurs.