Bangui – « Les chrétiens doivent être habités par l'Esprit de Dieu et ne doivent pas tuer » a affirmé face à 1.500 fidèles S.Exc. Mgr Dieudonné Nzapalainga, Archevêque de Bangui… L’Evêque, venu avec un imam, a rendu visite à notre camp puis a fait un discours, bref mais intense, invitant tout un chacun à la paix, à la réconciliation et au pardon. L'imam a, lui aussi, fait un discours analogue
L’évèque et l’imam, voilà donc que les deux pyromanes tentent d’éteindre l’incendie qu'ils ont allumé au siècle dernier.
Naguère, les centrafricains vivaient peinards dans leur brousse, entourés de grands arbres et de troupeaux de singes. Il arrivait que quelques uns meurent sous la sagaie ennemie pour une histoire de femmes enlevée sans précaution ou pour une chasse de phacochère chez le voisin. Rarement plus de deux ou trois morts à la fois une ou deux fois l'an maximum.
Ensuite, chacun revenait dans son village pour s’incliner devant quelque fétiche sacré entouré d'amulettes. Avant l'arrivée des blancs, le centrafricain croyait en une force vitale qui animait les êtres vivants, les objets ou les pierres, le vent, la pluie, les représentations de génies protecteurs. Chaque tribu avait les siens mais il y avait assez peu de bagarre, la pluie et le vent appartiennent à tout le monde.
Et les pyromanes sont arrivés. Les missionnaires chrétiens avec la Bible, la croix, le goupillon et le glaive de l’armée française. Les imams et les marchands arabes avec le Coran dans une main et les marchandises à vendre dans l’autre. L’incendie a mis du temps à prendre. Les clercs de tous bords ont soufflés sur la braise. Aujourd’hui, ça flambe et les pyromanes tentent d’éteindre l’incendie. L’armée française est revenue, elle réunit le prêtre et l’imam pour éteindre les hautes flammes avec une bouteille d'eau bénite.
Et Dieu dans tout ça ?