Des vagues, du sable, et le Père Noël. C’est Noël à Los Angeles. On a décoré les bateaux et les palmiers. Disneyland est plein.
Il y a des patinoires dans les centres commerciaux et des bonhommes de neige en plastique dans les jardins. Les dernières guirlandes électriques en stock se négocient à prix d’or. Les maisons en sont recouvertes jusqu’au toit, et 11000 personnes sont aux urgences suite à « un accident de décoration de Noël ». La plupart tombés d’une échelle.
Les elfes, les rennes, les lutins et Pères Noëls sont collés sur sur les portes, sur les murs et dans les vitrines. Chez le coiffeur, on ne voit plus sa tête dans le miroir qu’entre deux sapins.
Les sapins frais sont descendus des montagnes et dessèchent par 20 degrés au soleil sur les parkings des supermarchés, tandis que 3000 mètres plus haut, la neige des San Gabriel redonne à la ville son panorama de carte postale.
La neige on la regarde au loin, mais dans la douceur de la vallée, on achète des blocs de glace en guise de luges que les enfants se collent sous les fesses pour dévaler les pentes des parcs publics. Si le froid ne vient pas à vous, allez chercher le froid !
Les chocolats « belges » sont arrivés dans les rayons et il y en a toujours une boite ouverte sur les bureaux. C’est la période des bon voeux, que l’on se souhaite ici toujours avant Noël, jamais en janvier.
On offre un déjeuner, un dîner ou un panier gourmand à ses collaborateurs pour les remercier du bon boulot. On reçoit des boites de fruits et toutes sortes de noix et de cookies de son boss pour être remercié d’être un bon collaborateur.
On grignote ici et là les recettes-maison des uns et des autres. On découvre de nouveaux cocktails. On s’échange les adresses Web des meilleurs fournisseurs. On achète du sucre. On offre du sucre. On mange du sucre. Beaucoup trop de sucre.
On collecte des jouets pour les associations caritatives et on s’invite à des Christmas Parties. On commande ses cartes de voeux personnalisées avec une jolie photo des enfants et on les envoie à tous ses amis et ses voisins. On reçoit les leurs et on les colle sur le frigo. Les plus chrétiennes disent Merry Christmas (joyeux Noël). Ceux qui craignent d’offenser d’autres confessions disent Happy Holidays (joyeuses fêtes). Les moins religieux se rabattent sur Warm Wishes (nos voeux chaleureux). La carte de voeux aussi, s’est correctement-politisée ces dernières années…
Le frigo est plein. Des restes de Thanksgiving au réassort de Noël, il n’a jamais désempli. On fait des cookies et toutes sortes de desserts.
Le cinéma est plein. De ceux qui ont raté les sorties de Thanksgiving et de ceux qui veulent voir les nouveautés de Noël. Hunger Games, the Hobbit, Saving Mr. Banks, The Secret Life of Walter Mitty, Walking with Dinosaurs ou The Wolf of Wall Street : c’est Noël au cinéma !
C’est Noël à la radio, avec le florilège habituel de Christmas Songs, de Aretha Franklin (Winter Wonderland) à John Lennon (Happy Christmas, the War is Over). Et c’est Noël à la télé. Depuis 25 jours et 24 heures sur 24. Avec tout ce que Hollywood a produit de Christmas Movies depuis 70 ans, depuis Miracle sur la 34e Rue (1947) à Maman j’ai raté l’avion en passant par tout ce que Disney compte de princesses et de comédies musicales.
Demain soir, on posera un verre de lait et un cookie sur le bord de la cheminée, et on accrochera nos chaussettes au linteau.
C’est Noël à Los Angeles, et même au soleil, toutes les traditions sont respectées.
Joyeux Noël à tous !