(Bon, c'est presque comme ça que ça s'est passé, mais c'est comme ça que j'avais envie de le raconter)
Alors voilà les toutes dernières minutes du dernier jour d'école de l'année, juste à la fin de la petite fête donnée en l'honneur des vacances de Noël.
Ambiance de fin de soirée réussie, quand il se fait vraiment tard, mais que personne n'a envie de partir.
À part les animateurs et nous, il ne reste qu'un petit garçon, qui se rapproche, l'air de rien, d'Elise (qui décidément ne remarque vraiment rien.)
Lui: regard conquérant, une audace à affronter n'importe quel chevalier.
Elle: longues boucles blondes, un sourire à désarmer n'importe quel chevalier (c'est ma fille, et je n'ai jamais été très objectif.)
C'est là qu'il m'aborde, et m'explique discrètement son plan:
(tout en chuchotements)
- Bon alors vous allez cacher ce chocolat dans votre poche, et quand vous sortirez de la garderie, vous le donnerez à Elise en prenant l'air surpris et en lui faisant croire qu'il est apparu d'un seul coup, comme ça, dans votre poche.
Moi, petit garçon de huit ans qui marche dans toutes les combines des copains:
- Ok, ça marche. Et après, je lui dis qu'en vrai, ça vient de toi ?
- Surtout pas, il faut qu'elle croit que c'est de la magie !
Tout ce stratagème, dans le seul but de faire un petit cadeau à Elise, sans qu'elle se rende compte que ça venait de lui, mais en mettant ça sur le compte de la magie de Noël. Le Père Noël ne s'y serait pas pris autrement...
J'aime les petits garçons qui se cachent derrière le père Noël quand ils veulent faire un cadeau à une fille. Je veux dire, j'aime VRAIMENT ces moments où les petits garçons trop timides se débrouillent pour que les filles ne les voient pas.
"On ne voit bien qu'avec le cœur, l'essentiel est invisible pour les yeux" (Antoine de Saint-Exupéry)
"Je crois au moment. S'il n'y a pas le moment, à ce moment-là, il faut arriver à ce moment-là, au moment qu'on veut." (Jean-Claude Van Damme)