les 5 rapports et les femmes voilées

Publié le 24 décembre 2013 par Triton95

Les cinq rapports déposés sur le site du premier ministre ont causé un séisme politique à retardement. Le Figaro a monté en épingle une proposition de quelques lignes suggérant d’autoriser les femmes voilées à participer aux sorties scolaires. Rappelons que la loi interdit la burka, mais que "l’interdiction" en question ne figure que dans une circulaire, un texte qui n’a d’autre valeur juridique que d’expliquer les textes, et d’en détailler l’application etude_du_conseil_d_etat_demandee_par_le_defenseur_des_droits Copy. Il ne s’agit aucunement comme le sous-entend le Figaro d’autoriser le voile à l’école, mais de se poser la question de la légalité d’une circulaire, un texte sans valeur juridique, mais qui, dans ce dernier cas semble ajouter de la réglementation au risque de relever de "l’excès de pouvoir", c’est à dire justement de dépasser "son droit" à expliquer les choses.
Les fonctionnaires ne peuvent porter le voile, mais les employés du privé le peuvent selon la jurisprudence "babyloup", laquelle est fortement contestée. Que faire des parents d’élèves ? la circulaire les assimile à des auxiliaires de la fonction publique, donc aux fonctionnaires, mais n’est-ce pas excessif ? on peut se poser la question, comment fait-on dans une ville comme Argenteuil où beaucoup de mères sont voilées, on s’en rend compte à la sortie des écoles. Doit-on les rejeter comme accompagnatrices, ce qui est une forme d’exclusion, et comment pratique-t-on d’ailleurs en réalité ?
Cette question fait partie de ces oursins que l’on ne sait par quel bout saisir, le front national se fait le héraut de la laïcité, et l’on ne sait plus ce qui relève de la laïcité et de l’intolérance, les deux mots peuvent s’échanger.
Indiquons pour souligner le faible poids juridique des circulaires, que lorsque l’on défend la situation des étrangers en France, plus personne ne semble connaître les circulaires qui pourraient aller en leur sens, et on peut citer le cas de nombreux conjoints d’étrangers qui se sont pointés dans les services, en présentant en appui de leur défense une circulaire que personne ne connaissait ni ne comprenait.