Ma liste de Noël
Publié Par Baptiste Créteur, le 25 décembre 2013 dans ÉditoLes temps sont difficiles pour ceux qui, aujourd’hui en France, rêvent de liberté ; mais ils le sont moins pour ceux qui rêvent encore.
Par Baptiste Créteur.
Le bon sens manque également à l’action des parlementaires qui, cette année, nous ont plusieurs fois gratifiés de décisions tristement comiques. Le même jour, ils étaient capables de voter le maintien de l’écotaxe et la suppression du jour de carence des fonctionnaires, mesure ayant pourtant généré des économies tangibles et contribuant à un léger regain d’équité entre les traitements des salariés du public et du privé.
Grâce à un subtil mélange de bêtise, de paresse et d’idéologie malsaine se mettent progressivement en place dans notre pays les conditions d’une dictature sans contre-pouvoir effectif.
Pour cela, il crée l’opacité entre les citoyens et lui et la transparence entre lui et les citoyens. La citoyenneté devient, partout dans le monde, une vitre sans tain : la surveillance établie pour les terroristes s’étend aux citoyens, la transparence vécue comme un principe démocratique trouve de plus en plus d’exceptions. Les hommes politiques n’ont plus à rendre de comptes, l’administration n’a plus à leur rendre de comptes, et les centres réels d’un pouvoir de plus en plus grand sont de moins en moins connus.
La justice, devenue le bras armé d’une loi de plus en plus subjective, est à géométrie variable ; les médias, avec ce même dosage de bêtise, de paresse et d’idéologie, sont incapables de poser les bonnes questions aux bons interlocuteurs et se contentent de régurgiter une information mal comprise en tentant d’influencer une opinion qui suit l’actualité sans même plus chercher à y trouver un sens.
L’opinion se morcèle sans même trouver de lieu de débat, se cherche ses ennemis de toujours : l’étranger, le riche, le financier, le fainéant, le juif, le franc-maçon. Les vrais ennemis, plus insidieux, continuent leur travail de sape des fondations sur lesquelles notre société repose encore en partie.
Malgré ce triste constat, et sans vouloir s’y attarder trop, il y a de l’espoir. L’État tente de faire notre bonheur malgré nous, et nous tentons d’être heureux malgré lui ; même si nous en sommes de moins en moins maîtres, il y a du beau dans nos vies.
J’ai eu un immense plaisir cette année à écrire sur Contrepoints et porter, ici et ailleurs, la voix de la liberté. Vos commentaires, parfois sympathiques, souvent constructifs ; et la diffusion que vous, lecteurs, offrez aux articles ; sont une formidable récompense pour les auteurs, mais aussi pour tous ceux qui font vivre Contrepoints au quotidien, dans l’ombre ou la lumière. Au nom de tous ceux qui le font vivre, merci à tous ceux qui font grandir Contrepoints ; merci à vous.
Il y a du beau dans nos vies. Apprendre et partager, aimer, construire, rêver et réaliser ses rêves ; la vie est l’histoire des choix que nous faisons et nous écrivons l’histoire jour après jour. Les temps sont difficiles pour ceux qui, aujourd’hui en France, rêvent de liberté ; mais ils le sont moins pour ceux qui rêvent encore. La France pourra connaître la liberté à nouveau, et nous pourrons toujours la connaître ailleurs.
Et tout ne dépend pas de la liberté. Son absence nous laisse moins de choix, mais il nous en reste toujours. Le poids de l’État absorbe notre énergie, mais si nous le voulons, il nous en restera toujours. Et il nous restera toujours ce qu’il ne pourra jamais nous prendre, ce qu’on ne pourra jamais nous prendre, ce qui ne pourra jamais appartenir qu’à nous. Ce qu’il y a dans nos esprits et dans nos cœurs, parce que personne ne peut nous le donner, personne ne peut nous le prendre. Personne ne peut vous l’offrir, mais je souhaite à chacun d’entre vous de trouver et construire ce qui vous rendra heureux.
J’aimerais partager à mon tour cette phrase qu’on a partagée avec moi aujourd’hui :
Avec le temps, nos listes au Père Noël se raccourcissent car les choses que nous voulons ne peuvent être achetées.
Les choses qui nous rendent heureux ne peuvent être achetées. Les seuls bonheurs sont nos projets et ceux que nous aimons, et la seule richesse est le temps que nous pouvons leur consacrer. La liberté est le meilleur moyen pour chacun de générer cette richesse, mais tâchons toujours de donner du sens à nos vies : tâchons d’être heureux.
La liberté est, pour Contrepoints et ses auteurs, une lutte, un projet, une destination ; mais arpenter avec vous tous la route qui y mène est, en soi, une réelle joie. La destination est belle, le voyage est fantastique. C’est le cas de tous les projets, qui nous emplissent de joie quand nous les réalisons et pendant que nous les réalisons. Je vous souhaite à tous, à l’occasion des fêtes de Noël, de travailler à votre bonheur et mener à bien vos projets.
Il n’y a aucun souhait sur ma liste ; ce que je souhaite et auquel je peux travailler, j’y travaille déjà, et le reste serait vain. J’en profite donc pour remercier une fois de plus, chaleureusement, tous ceux qui rendent l’aventure Contrepoints un peu plus belle, et plus largement tous ceux qui égaient ma vie – avec une mention particulière pour celle avec qui je la partage et qui se reconnaîtra. Puisse la route de nos vies être encore longue, et le sommet encore loin.
Et à tous, que vos routes soient belles, et que vos sommets soient hauts.
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